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Europäisches Parlament / Analysen

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17-09-2009

D’après l’analyste Piotr Kaczynski, le nouveau collège de commissaires européens entrera en fonction en février 2010

Jose Barroso doit décider si la nouvelle Commission européenne sera « neutre » ou « politisée », a déclaré Piotr Kaczynski, un éminent observateur politique, aux lecteurs du Portail Europe dans une discussion en ligne.

La réélection de Jose Barroso comme président de la Commission européenne par les députés du Parlement européen a été un succès personnel pour celui-ci. Selon un analyste politique important, Piotr Kaczynski, le vote a cependant été plus difficile qu’il y a cinq ans.

M. Kaczynski, chercheur au Centre d’études politiques européennes (CESP) à Bruxelles, était l’invité spécial des lecteurs du Portail Europe de tout le continent pour une discussion en ligne, élément du projet « Agissons avec le Parlement européen ».

La discussion organisée jeudi par le Portail Europe portait sur « les dimensions politiques de l’élection de la nouvelle Commission européenne par le PE ».

« Il y a cinq ans, M. Barroso représentait une proposition de compromis, alors que cette année, beaucoup d’hommes politiques de gauche à travers l’Europe ont fait campagne contre lui », a remarqué Kaczynski en commentant le vote du Parlement européen le 16 septembre.

L’analyste politique a prédit que M. Barroso ne parviendrait pas à rassembler le nouveau collègue de commissaires et à le faire accepter facilement et rapidement. « Cela prendra du temps, je m’attends à une prise de fonction du nouveau collègue en février 2010 », a-t-il écrit.

D’après Kaczynski, le président réélu de la Commission pourrait soit essayer de maintenir la Commission dans la plus grande neutralité possible, soit faire face à la réalité, « qui est que lui et n’importe quel collège qu’il pourrait avoir sont soutenus par une majorité de centre-droit à la fois au Parlement et au Conseil européen. »

La Commission échouera certainement si elle veut rester neutre car elle risque de perdre l’appui des conservateurs. Quant aux socialistes, ils ne la soutiendront pas de toute façon. Selon le chercheur du CEPS, Jose Barroso pourrait facilement  s’éloigner de la plupart des groupes politiques sans toutefois gagner de nouveaux soutiens. Un scénario très probable selon Kaczynski serait la politisation de la Commission européen, c’est-à-dire le reflet des majorités politiques des Etats-membres de l’UE. Il a déclaré aux participants à la discussion du Portail européen que ce pourrait être un développement positif pour l’Europe, dans le sens où cela pourrait provoquer un plus grand intérêt des Européens pour la politique européenne.

« Politiquement, il n’y a presque personne qui « adore » M. Barroso et il y a beaucoup de gens qui –politiquement– ne l’aiment vraiment pas », a écrit Kaczynski en réponse aux questions des lecteurs.

Au sujet du traité de Lisbonne entrant en vigueur et de ses conséquences sur le fonctionnement de la Commission européenne, Piotr Kaczynski a dit que la Commission pourrait être renforcée, mais que le contraire pourrait tout aussi bien arriver, selon comment les personnalités travailleront ensemble. « Le traité de Lisbonne crée les nouvelles fonctions de président permanent du Conseil européen et de Haut Représentant de la PESC, qui sera le représentant de M. Barroso », a-t-il expliqué.

Selon Kaczynski, le changement le plus important qu’apporte le traité de Lisbonne est le changement d’humeur politique en Europe. En toute logique, avec le traité de Lisbonne, l’élargissement pourra reprendre, surtout en ce qui concerne les Balkans occidentaux, sans parler de l’Islande et de la Croatie, qui sont déjà sur la voie de devenir Etats membres de l’Union européenne, d’après l’invité en ligne du Portail Europe. Si le traité de Lisbonne donne aux décideurs de meilleurs instruments pour réagir à un monde en évolution permanente, « ce n’est pas un traité révolutionnaire, comme l’était Maastricht par exemple », note Kaczynski.

Les élections parlementaires allemandes vont profondément influencer la politique européenne, croit le chercheur.
« En fait, je pense que vis-à-vis du processus de prise de décision actuel, pas du jeu géopolitique à moyen terme, les élections en Allemagne cette année sont bien plus importantes que même le référendum en Irlande », a répondu Kaczynski à la question d’un lecteur sur les élections prochaines du Bundestag, prévues pour le 27 septembre.

Le chercheur du CEPS a expliqué que depuis 2005, la grande coalition en Allemagne a limité la plupart du temps les pouvoirs de Berlin à prendre des décisions. Kaczynski s’attend à ce qu’une majorité claire soit élue en Allemagne après le vote en septembre. Pour lui, beaucoup d’institutions ou de pays européens « ne voient pas l’Europe de façon constructive et dans toute sa complexité ». Il donne en exemple l’Allemagne et la France. Selon ses mots, l’Allemagne « est toujours coincée avec la grande coalition ». Quant à la France, « entre 2005 et 2007, Paris était absent de toute pensée politique en Europe et seule l’arrivée du président Sarkozy a changé les choses ». Il a conclut que 2009 étant une année électorale, « l’indécision est encore plus grande qu’avant ». 

« Quand la France ou l’Allemagne connaissent des problèmes internes, ceux-ci sont des problèmes européens également », a dit Piotr Kaczynski.

Les présentateurs ont annoncé que deux nouvelles discussions en ligne étaient prévues dans la même série.

Les prochains invités des discussions du Portail Europe, qui font partie du projet « Agissons avec le Parlement européen », seront l’ancien président du Parlement européen Hans-Gert Poettering (le 30 septembre à 15h30, heure de Bruxelles) et l’ancien commissaire européen du développement régional Danuta Huebner (le 24 septembre à 12h00, heure de Bruxelles).

Pour lire l’intégralité de la discussion, cliquer ICI (en anglais).



 
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