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European Parliament / Interesting facts

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11-12-2008

Elections européennes 2009: Voter et se faire élire dans un autre pays de l'UE

Depuis 1993, tout citoyen de l’Union Européenne peut voter et se faire élire aux élections européennes et municipales, dans n’importe quel pays européen dans lequel il réside. Lors des élections européennes de 2004, cette règle avait permis à quatre députés européens de se faire élire comme «non-national». La mobilité accrue des européens et leur meilleure connaissance de leurs droits va-t-elle accroître ce chiffre aux prochaines élections de 2009? D'heureux élus nous donnent leur avis.

C’est inscrit dans le Traité de Maastricht (1992) : « tout citoyen de l'Union résidant dans un État membre dont il n'est pas ressortissant a le droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales dans l'État membre où il réside, dans les mêmes conditions que les ressortissants de cet État. ».
 
Cela est aussi valable pour les élections européennes, lorsque les citoyens choisissent leurs députés au Parlement européen. Cette règle est en passe d’être assouplie : il fallait tirer les leçons des dernières élections en 2004.
 
Elections européennes : tirer les leçons du passé
 
Depuis le Traité de Maastricht, 3 élections européennes se sont tenues : en 1994, 1999 et 2004. Si au fil des élections, le nombre d’Européens votant dans un autre pays que le leur s’est accru (de 5,9% en 1994 à 12% en 2004), ce n’est pas le cas du nombre de candidats aux élections. 62 candidats « non-nationaux » se sont présentés aux élections de 1999, tous pays européens confondus, contre 57 en 2004.
 
Ainsi, si d’un côté les électeurs européens semblent plus informés de leurs droits et plus mobiles, de l’autre, ils ne sont pas toujours prêts à se présenter aux élections dans un autre pays que le leur. La procédure onéreuse d’inscription pourrait-elle en être la cause ?
 
Quatre députés européens, élus sur des listes d’un autre pays que leur pays d’origine, nous ont fait part de leur avis...
 
Pourquoi selon vous, aux dernières élections européennes, si peu de citoyens européens ont voté et ont présenté leurs candidatures dans leur pays de résidence ?
 
Willem Schuth (ALDE), né aux Pays-Bas et élu en Allemagne : « La plupart des gens qui vivent dans un autre pays européen que le leur le font pour des raisons professionnelles : ils ne sont pas très au courant de la politique nationale de leur pays de résidence. Nous devons donc accélérer l’intégration politique : les partis politiques nationaux pourraient être plus actifs et définir des politiques plus pro-européennes ».
 
Ari Vatanen (PPE-DE), l’ancien champion finlandais de rallye, a été élu en France. Il est plus sévère : « Le manque de participation est dû à la paresse et au manque d’informations sur les possibilités de voter. Mais être candidat est aussi rendu quasiment impossible à cause des politiciens nationaux qui protègent leurs propres sièges et qui pensent que les étrangers sont plus des « voleurs » de postes que des messagers utiles. Pour moi, ce genre de rigidités nationales ralentit le progrès de l’humanité, à laquelle nous appartenons tous. »
 
Pourquoi vous-même avez-vous décidé d’être candidat dans un autre pays que le vôtre ?
 
Daniel Strož (GUE/NGL), élu en République tchèque : « C’est simple : à l’origine je suis citoyen de la République tchèque. Après les évènements de 1968, j’ai fui mon pays pour me réfugier en Allemagne où j’ai travaillé comme journaliste et écrivain. A cause de cela, le régime communiste tchèque m’a déchu de ma nationalité. Après la chute du bloc soviétique en 1989, je suis rentré dans mon pays comme « étranger avec résidence permanente » et j’ai poursuivi mon travail politique. »
 
Monica Frassoni (Verts/ALE), italienne élue en Belgique en 1999 et en Italie en 2004 : « Je me suis présentée en 1999 parce qu’à l’époque la tête de liste du parti Vert francophone en Belgique, Paul Lannoye, m’a proposé d’être sur la liste ECOLO. Il n’y avait pas une grande probabilité que je sois élue, mais j’ai été très honorée qu’on me propose de donner un coup de main à un parti Vert plein de succès. Et j’ai finalement été élue ! ».
 
Ari Vatanen : « On ne décide pas de ce genre de choses -la vie m’a amené là. La vie, c’est construire des ponts. Et maintenant, j’ai une force de frappe un peu plus grande dans les mains. »
 
Willem Schuth : « J’avais 25 ans quand je suis arrivé en Allemagne, où j’ai travaillé avec les forces militaires néerlandaises de Basse Saxe. En 1996, j’ai eu envie d’être actif dans la politique locale : j’ai adhéré au parti libéral allemand FDP. J’ai été très heureux que l’on me propose d’être tête de liste pour les Libéraux dans cette région pour les élections européennes de 2004 ».
 
Cela influence-t-il votre travail parlementaire ? Par exemple, participez-vous à des réunions organisées par des députés de votre pays d’origine ?
 
Monica Frassoni : « Il n’y a pas d’impact majeur sur mon travail au Parlement européen. Même si j’ai toujours considéré cela comme un grand atout de pouvoir travailler, en tant que députée européenne, dans plusieurs Etats-membres avec la même légitimité. Malheureusement, peu de députés peuvent en dire autant ».
 
Ari Vatanen : « Il n’y a pas beaucoup d’impact parce qu’au Parlement européen, les lignes de bataille ne sont pas entre pays, mais entre familles politiques. Heureusement quand même, les Finlandais  m’invitent toujours dans des réunions donc je fais passer le message ! »
 
Willem Schuth : « Je me sens chez moi dans les deux cultures ! C’est aussi un avantage pour ma circonscription, puisque l’Etat de Basse-Saxe jouxte les Pays-Bas. »



 
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