01-08-2008
Emission d’Yvelines Radio sur la Présidence du Conseil de l’UE par la France ; sur les langues en Europe des 27 ; pourquoi les citoyens ne s’identifient pas suffisamment au projet européen
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Dans cette nouvelle émission d'Yvelines Radio au titre du projet „Maintenant – agissons avec le Parlement européen” nous allons nous intéresser au principe de la présidence tournante de l’Union européenne, à ce que cela signifie pour l’Etat qui assure cette présidence pendant 6 mois. L’occasion nous est donnée par la prochaine passation des pouvoirs entre la Slovénie et la France au 1er juillet 2008.
Trois thématiques: la France succède à la Slovénie à la tête de l'UE – Les langues en Europe : face à la diversité linguistique partout plébiscitée, comment se faire vraiment comprendre par tous les citoyens européens? – Le rôle du parlement européen : l' - Juliette KING (Yvelines Radio).
Les problématiques européennes sont nombreuses et il n'est pas toujours évident de toutes les saisir. L'actualité récente du « non » irlandais au référendum sur la ratification du Traité de Lisbonne confirme qu'il y a encore fort à faire pour que l'ensemble des citoyens identifie, et même s'identifie ,au projet européen. Ainsi, à l'heure où la France prend la tête de l'UE, sans pour autant se laisser impressionnée par le pied de nez irlandais, il demeure d'autant plus important de comprendre les enjeux de cette présidence, puisque cela ne pourra que favoriser le rapprochement entre les citoyens et les instances européennes. En effet, on reproche à ces dernières d'être au coeur du déficit démocratique dont souffre l'Europe aujourd'hui.
La passation de pouvoir entre la France et la Slovénie, son prédécesseur dans la présidence tournante de l'UE, nous permet de nous intéresser d'un peu plus près à ce nouvel état-membre.
Dans une Europe à 27, et au sein des institutions européennes à Bruxelles, où l'on entend parler plus de 23 idiomes, on se demande souvent comment les représentants des pays-membres parviennent à se comprendre entre eux; et surtout, à combien les frais de traduction et d'interprétation s'élèvent.
Mais si la communication interne au sein des institutions n'est pas toujours chose aisée, elle ne passe pas forcément mieux entre les citoyens et les députés européens, alors qu'auront lieux, dans mois d'un an, les élections de ces derniers.
La France s'est fixée quatre domaines prioritaires à aborder au cours de sa présidence: l'énergie et le climat, l'immigration, la défense et la PAC. Jean-Michel Fourgous, Maire d'Elancourt, député et chef d'entreprise a accepté de développer ces thèmes pour Yvelines Radio. Il répond également à la question sur les moyens que les instances européennes doivent mettre en oeuvre pour que l'ensemble des citoyens adhèrent à l'idéal d'une Europe réellement intégrée. Il faudrait, selon lui, « bien montrer [aux citoyens européens] les atouts de l'Europe » et renoncer a cette « pudeur » qui nous fait trop souvent oublier que l'Europe est mondialement reconnu comme un « standard socio-libéral » et un modèle de développement économique. M. Fourgous s'exprime aussi sur la position de la France face à l'éventuelle adhésion de la Turquie à l'UE et la «sensibilité » française sur la délimitation des frontières européennes. L'intégralité de l'interview est disponible sur le podcast de l'émission.
La France, un des six pays fondateurs de la Communauté européenne, succède dans son mandat à la Présidence, à la Slovénie, un des derniers arrivants dans l'UE.
La Slovénie est un pays relativement jeune puisqu'elle faisait encore partie de la Yougoslavie jusqu'en 1991, date de sa déclaration d'indépendance.
Ce pays de deux millions d'habitants intégra rapidement l'UE lors de la vague d'élargissement de 2004. Ce fut même le 1er des dix Pays d'Europe Centrale et Orientale à se convertir à l'euro en 2007.
Un petit pays tel que la Slovénie n'a sans doute pas eu au cours de sa présidence la capacité d'imposer ses vues face au pays-membres plus importants lors des débats paneuropéens. Cependant, en choisissant de se positionner comme pont entre la Communauté Européenne et les Balkans, elle a pu faciliter l'adoption de consensus parmi les états-membres. La Slovénie a ainsi tenté d'exercer une influence en matière de politique d'intégration des pays d'Europe de l'est. Néanmoins, il faut noter que l'UE n'a pas pour l'instant prévu d'inclure de nouveaux membres en son sein, si ce n'est la Croatie en 2012-2015.
Les frontières slovènes touchent à la fois l'Italie, l'Autriche, la Hongrie et la Croatie. La langue officielle est le slovène, mais l'italien et le hongrois sont aussi parlées dans les zones peuplées par ces minorités nationales.
La mission prioritaire que s'était fixée la Slovénie, à savoir, la bonne entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, va être reprise par la France. Cependant, la Slovénie avait aussi pour objectif au cours de sa présidence, le renforcement du dialogue interculturel au sein de l'UE.
En effet, communiquer en différents langues reste parfois un défi à surmonter pour les différents représentants des 27 pays-membres à Bruxelles. Comment se faire comprendre par un interlocuteur qui ne parle pas la même langue que vous?
Après l'adhésion en 2007 de la Roumanie et de la Bulgarie, l'UE ne compte aujourd'hui pas moins de 23 langues officielles.
En effet, la Commission défend la pluralité linguistique dans un souci de démocratisation de l'UE: les citoyens doivent pouvoir comprendre les décisions qui les concernent.
Le coût total de la traduction écrite et de l'interprétation orale au sein des institutions européennes s'élève cette année à 1,1 milliard d'euros, ce qui représente pourtant moins de 1% du budget communautaire, soit 2,5 euros par citoyen sur un an.
On prône aujourd'hui, et non sans raison, le multilinguisme. L'apprentissage des langues reste aujourd'hui une nécessité indispensable, comme le rappellent Valérie Pecresse, Ministre française de l'Enseignement superieur et de la Recherche, et Sylvie Faucheux, Présidente de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) lors du discours d'ouverture du Centre de Ressources et Espace Langues à Versailles (extraits disponibles sur les ondes ou en podcast).
Mais si la communication entre élus de nationalités différentes peut se montrer ardue, elle ne passe pas forcément mieux entre les députés européens et les citoyens de leur pays d'origine. Pour Yves Vandewalle, député des Yvelines et Vice-président du Conseil Général en charge du développement économique, la cause de ce malaise se trouve dans le mode de scrutin de ces élections (voir podcast de l'émission).
Le Parlement européen représente 492 millions de citoyens européens.
Sept cent quatre-vingt cinq députés élus au suffrage universel pour une durée de cinq ans siègent au parlement à Strasbourg.
Si l'on fait le calcul, on se rend compte qu'un député européen représente à lui seul plus de 620 000 européens!
Le principal pouvoir du parlement européen est celui du pouvoir législatif, c'est à dire celui de passer les actes de loi, notamment à travers le processus de co-décision entre le parlement européen et le Conseil de l'UE.
Le parlement vote tous les ans le budget annuel et a la responsabilité du contrôle politique des institutions européennes.
Le Traité de Lisbonne avait prévu l'augmentation des pouvoirs du parlement européen, étendus à des domaines précédemment réservés aux parlements nationaux des états-membres.
Cependant, le contenu des Traités européens ne parlent pas (encore!) aux citoyens européens, qui pourtant composent cette Europe dont on parle trop souvent encore comme d'une entité séparée des ses habitants. Il s'agit aujourd'hui de construire une UE démocratique pour remplacer celle encore trop technocratique et opaque promue bien malgré elles par les institutions européennes.
Interviewé(e)(s) : VALÉRIE PÉCRESSE, SYLVIE FAUCHEUX, JEAN-MICHEL FOURGOUS, YVES VANDEWALLE.
Trois thématiques: la France succède à la Slovénie à la tête de l'UE – Les langues en Europe : face à la diversité linguistique partout plébiscitée, comment se faire vraiment comprendre par tous les citoyens européens? – Le rôle du parlement européen : l' - Juliette KING (Yvelines Radio).
Les problématiques européennes sont nombreuses et il n'est pas toujours évident de toutes les saisir. L'actualité récente du « non » irlandais au référendum sur la ratification du Traité de Lisbonne confirme qu'il y a encore fort à faire pour que l'ensemble des citoyens identifie, et même s'identifie ,au projet européen. Ainsi, à l'heure où la France prend la tête de l'UE, sans pour autant se laisser impressionnée par le pied de nez irlandais, il demeure d'autant plus important de comprendre les enjeux de cette présidence, puisque cela ne pourra que favoriser le rapprochement entre les citoyens et les instances européennes. En effet, on reproche à ces dernières d'être au coeur du déficit démocratique dont souffre l'Europe aujourd'hui.
La passation de pouvoir entre la France et la Slovénie, son prédécesseur dans la présidence tournante de l'UE, nous permet de nous intéresser d'un peu plus près à ce nouvel état-membre.
Dans une Europe à 27, et au sein des institutions européennes à Bruxelles, où l'on entend parler plus de 23 idiomes, on se demande souvent comment les représentants des pays-membres parviennent à se comprendre entre eux; et surtout, à combien les frais de traduction et d'interprétation s'élèvent.
Mais si la communication interne au sein des institutions n'est pas toujours chose aisée, elle ne passe pas forcément mieux entre les citoyens et les députés européens, alors qu'auront lieux, dans mois d'un an, les élections de ces derniers.
La France s'est fixée quatre domaines prioritaires à aborder au cours de sa présidence: l'énergie et le climat, l'immigration, la défense et la PAC. Jean-Michel Fourgous, Maire d'Elancourt, député et chef d'entreprise a accepté de développer ces thèmes pour Yvelines Radio. Il répond également à la question sur les moyens que les instances européennes doivent mettre en oeuvre pour que l'ensemble des citoyens adhèrent à l'idéal d'une Europe réellement intégrée. Il faudrait, selon lui, « bien montrer [aux citoyens européens] les atouts de l'Europe » et renoncer a cette « pudeur » qui nous fait trop souvent oublier que l'Europe est mondialement reconnu comme un « standard socio-libéral » et un modèle de développement économique. M. Fourgous s'exprime aussi sur la position de la France face à l'éventuelle adhésion de la Turquie à l'UE et la «sensibilité » française sur la délimitation des frontières européennes. L'intégralité de l'interview est disponible sur le podcast de l'émission.
La France, un des six pays fondateurs de la Communauté européenne, succède dans son mandat à la Présidence, à la Slovénie, un des derniers arrivants dans l'UE.
La Slovénie est un pays relativement jeune puisqu'elle faisait encore partie de la Yougoslavie jusqu'en 1991, date de sa déclaration d'indépendance.
Ce pays de deux millions d'habitants intégra rapidement l'UE lors de la vague d'élargissement de 2004. Ce fut même le 1er des dix Pays d'Europe Centrale et Orientale à se convertir à l'euro en 2007.
Un petit pays tel que la Slovénie n'a sans doute pas eu au cours de sa présidence la capacité d'imposer ses vues face au pays-membres plus importants lors des débats paneuropéens. Cependant, en choisissant de se positionner comme pont entre la Communauté Européenne et les Balkans, elle a pu faciliter l'adoption de consensus parmi les états-membres. La Slovénie a ainsi tenté d'exercer une influence en matière de politique d'intégration des pays d'Europe de l'est. Néanmoins, il faut noter que l'UE n'a pas pour l'instant prévu d'inclure de nouveaux membres en son sein, si ce n'est la Croatie en 2012-2015.
Les frontières slovènes touchent à la fois l'Italie, l'Autriche, la Hongrie et la Croatie. La langue officielle est le slovène, mais l'italien et le hongrois sont aussi parlées dans les zones peuplées par ces minorités nationales.
La mission prioritaire que s'était fixée la Slovénie, à savoir, la bonne entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, va être reprise par la France. Cependant, la Slovénie avait aussi pour objectif au cours de sa présidence, le renforcement du dialogue interculturel au sein de l'UE.
En effet, communiquer en différents langues reste parfois un défi à surmonter pour les différents représentants des 27 pays-membres à Bruxelles. Comment se faire comprendre par un interlocuteur qui ne parle pas la même langue que vous?
Après l'adhésion en 2007 de la Roumanie et de la Bulgarie, l'UE ne compte aujourd'hui pas moins de 23 langues officielles.
En effet, la Commission défend la pluralité linguistique dans un souci de démocratisation de l'UE: les citoyens doivent pouvoir comprendre les décisions qui les concernent.
Le coût total de la traduction écrite et de l'interprétation orale au sein des institutions européennes s'élève cette année à 1,1 milliard d'euros, ce qui représente pourtant moins de 1% du budget communautaire, soit 2,5 euros par citoyen sur un an.
On prône aujourd'hui, et non sans raison, le multilinguisme. L'apprentissage des langues reste aujourd'hui une nécessité indispensable, comme le rappellent Valérie Pecresse, Ministre française de l'Enseignement superieur et de la Recherche, et Sylvie Faucheux, Présidente de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) lors du discours d'ouverture du Centre de Ressources et Espace Langues à Versailles (extraits disponibles sur les ondes ou en podcast).
Mais si la communication entre élus de nationalités différentes peut se montrer ardue, elle ne passe pas forcément mieux entre les députés européens et les citoyens de leur pays d'origine. Pour Yves Vandewalle, député des Yvelines et Vice-président du Conseil Général en charge du développement économique, la cause de ce malaise se trouve dans le mode de scrutin de ces élections (voir podcast de l'émission).
Le Parlement européen représente 492 millions de citoyens européens.
Sept cent quatre-vingt cinq députés élus au suffrage universel pour une durée de cinq ans siègent au parlement à Strasbourg.
Si l'on fait le calcul, on se rend compte qu'un député européen représente à lui seul plus de 620 000 européens!
Le principal pouvoir du parlement européen est celui du pouvoir législatif, c'est à dire celui de passer les actes de loi, notamment à travers le processus de co-décision entre le parlement européen et le Conseil de l'UE.
Le parlement vote tous les ans le budget annuel et a la responsabilité du contrôle politique des institutions européennes.
Le Traité de Lisbonne avait prévu l'augmentation des pouvoirs du parlement européen, étendus à des domaines précédemment réservés aux parlements nationaux des états-membres.
Cependant, le contenu des Traités européens ne parlent pas (encore!) aux citoyens européens, qui pourtant composent cette Europe dont on parle trop souvent encore comme d'une entité séparée des ses habitants. Il s'agit aujourd'hui de construire une UE démocratique pour remplacer celle encore trop technocratique et opaque promue bien malgré elles par les institutions européennes.
Interviewé(e)(s) : VALÉRIE PÉCRESSE, SYLVIE FAUCHEUX, JEAN-MICHEL FOURGOUS, YVES VANDEWALLE.