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18-05-2008

IMPERTINENCE : LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE BULGARIE AU FORUM DES MÉDIAS BULGARES À MADRID

http://www.podpiski.org/?petitions:madrid

En mai 2005, des journalistes de médias bulgarophones du monde entier, répondant à une proposition de l’Agence de presse nationale BTA, se sont rassemblés pour la première fois afin de présenter la presse bulgare à l’étranger et d’améliorer la coopération avec leurs collègues en Bulgarie. Cette première réunion à été suivie de deux autres, à Chicago en 2006 et à Rome en 2007, et voilà que la quatrième Rencontre mondiale des médias bulgares aura lieu le 19 mai 2008 à Madrid.  A l’exception de la première rencontre organisée par BTA, les autres ressemblaient davantage à un flirt avec le pouvoir qu’à un forum professionnel.

Pour la seconde fois après Chicago 2006, l’événement sera sous l’égide du Président de Bulgarie Georgi Parvanov.  Nous pensons que pour maintes raisons, la présence de Georgi Parvanov au forum des médias bulgares est impertinente. Au lieu d’inaugurer la rencontre, le Président bulgare devrait répondre à plusieurs questions dérangeantes.  Des documents rendus publics par la Commission d’accès aux archives de l’ancien Service de Sécurité d’Etat (DS) prouvent que Georgi Parvanov a collaboré au Premier département de DS sous le nom de code « Gotse ».  

Sous le régime communiste, le Service de Sécurité d’Etat était un organisme qui réunissait la police politique et le crime organisé (contrebande, trafic de drogue et d’armes, terrorisme) ; le système de contrôle soviétique instauré dans le pays imposait la subordination de ce Service au KGB. Considérant les émigrés bulgares comme des ennemis du régime, DS a commis contre eux toutes sortes de crimes : compromissions, manigances pour empêcher une résistance organisée, kidnappings, assassinats.  D’abord, le Président a nié de manière catégorique toute appartenance à DS ; puis, il a prétendu qu’à l’époque, il ignorait pour qui il travaillait : affirmation qui est formellement démentie par les documents contenus dans son dossier de collaborateur.

Lorsque la vérité sur son passé au sein des services secrets communistes ne pouvait plus être occultée, Georgi Parvanov, au lieu de démissionner, s’est déclaré fier de son travail de « patriote » pour un service directement soumis à un autre Etat et responsable de crimes tels que l’assassinat de l’écrivain et journaliste Georgi Markov à Londres ou le kidnapping de l’émigré Boris Arsov, installé au Danemark, plus tard pendu dans sa cellule en prison.  Selon les classements faits par Freedom House et Reporters sans frontières, la Bulgarie se range parmi les pays où la presse est partiellement libre. Dans le rapport annuel de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse en 2007, la Bulgarie occupe la 51e position derrière la Mauritanie, le Togo et l’île Maurice.  En Bulgarie européenne, il est encore possible de se faire tuer pour ce que l’on pense ou pour ce que l’on dit, comme l’atteste le cas du chroniqueur de la mafia Georgi Stoev, assassiné à proximité du centre-ville de Sofia après avoir voulu témoigner devant le Parquet contre des chefs mafieux. Ceci montre que les gouvernants actuels ne se distinguent guère de ceux qui, en septembre 1978, avaient commandité et commis l’assassinat de Georgi Markov.  

Puisqu’il viendra à la rencontre des médias en sa qualité de représentant de l’Etat bulgare, Parvanov devrait expliquer pourquoi le Parquet dirigé par Boris Veltchev (qui est ancien conseiller du Président) n’a enquêté sur aucun des faits frappants révélés par nos collègues en Bulgarie ; au lieu de cela, ce sont les personnes remises en cause par les publications, qui ont intenté un procès contre les journalistes. L’absence d’une réaction adéquate de la part du Parquet prive de sens le journalisme d’enquête tout en augmentant le risque déjà assez grand que courent nos collègues.  La présence du Président au forum des médias sera impertinente pour au moins deux raisons encore, à savoir le cas du journaliste Ivo Indjev de la chaîne bTV, contraint à la démission à cause d’une question sur la situation matérielle du Président, et la mauvaise habitude de Parvanov d’éluder les questions d’intérêt général que, par exemple, a soulevées le scandale récent qui a dévoilé les liens entre le Ministère de l’Intérieur et le crime organisé.  L’un des sujets de discussion à l’ordre du jour du forum est le tourisme. En 2007 et 2008, des journalistes qui avaient informé la société bulgare des abus de biens sociaux et des constructions illégales dans les territoires protégés, ont été menacés et agressés par des personnes que la police n’a toujours pas identifiées et encore moins arrêtées. Selon des publications dans la presse, parmi les participants à la rencontre, il y aura aussi des hommes d’affaires tels que Krassimir Gergov, président du Conseil national de tourisme et de l’Association bulgare de golf, Georgi Veltchev, représentant aux Balkans de la chaîne d’hôtels Sol Melia, et autres.  Propriétaire de plusieurs médias, Krassimir Gergov jouit également d’un monopole sur le marché publicitaire ; il fait l’objet d’une enquête pour avoir proposé un pot-de-vin de 400 000 leva à l’ancien directeur de la télévision publique BNT Kiril Gotsev.

Georgi Veltchev est le frère de l’ancien ministre des Finances Milen Veltchev. La presse bulgare affirme que Georgi Veltchev possède 14 hôtels dont la plupart ont été illégalement construits et par la suite légalisés. En plus, il participe à un projet scandaleux de construction d’une station d’hiver dans un territoire protégé du Parc National de Rila. Nous trouvons que la présence de ces hommes à l’événement de Madrid est du moins aussi impertinente et déplacée que celle de Parvanov.  Pour toutes ces raisons, nous protestons contre la tutelle imposée au forum des médias par les personnes susdites ; nous proposons à nos collègues de passer outre les cocktails et les petits gestes de bienveillance pour transformer la rencontre en une simple conférence de presse lors de laquelle le Président de la République de Bulgarie devra répondre à des questions concernant la liberté de la presse et le principe de primauté de la loi dans le pays, le refus des autorités d’agir face au saccage de la nature bulgare, les dernières modifications de la législation qui visent à priver les citoyens à l’étranger de leur droit de vote, ainsi qu’à beaucoup d’autres questions préoccupantes de la réalité en Bulgarie.    

Daniela Gortcheva, éditeur et rédactrice en chef de la revue Dialog, Pays-Bas  
Kosta Stefanov, éditeur et rédacteur en chef du site d’actualités www.kafene.net , Grande-Bretagne  
Atanas Tchobanov, éditeur du journal en ligne Parijki vesti, France


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