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Le Parlement europeen / Interactif / Emissions radio

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29-06-2008

La présidence tournante de l’Union européenne

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Peu avant la fin de la présidence slovène de l’Union européenne, les Irlandais ont dit NON au traité de Lisbonne. Ce qui n’a pas empêché la France, qui assurera la prochaine présidence tournante de l’Union, de confirmer ses grandes priorités pour les 6 mois à venir, à savoir le développement durable et l’énergie, la migration, la défense et l’agriculture. “Comme vous pouvez le constater, la France n’a nullement été influencée par le NON irlandais – nous a confié Toon Streppel, directeur de l’Office d’information du Parlement européen en Bulgarie. – En un mot, la vie continue, quant aux conclusions à tirer de ce refus irlandais, elles doivent être tirées et analysées d’ici la fin de l’année.” Dans cette nouvelle émission au titre du projet „Maintenant – agissons avec le Parlement européen” nous allons nous intéresser au principe de la présidence tournante de l’Union européenne, à ce que cela signifie pour l’Etat qui assure cette présidence pendant 6 mois. L’occasion nous est donnée par la prochaine passation des pouvoirs entre la Slovénie et la France au 1er juillet 2008.

La présidence tournante – l’égalité de tous les Etats, c’est là une des plus grandes valeurs de l’Union européenne.

C’est ce que le D-r Youlia Zaharieva, professeur de droit communautaire à l’Université de Sofia Saint Clément d’Ohrid a déclaré au micro de Radio Bulgarie. Avant d’expliquer ceci :

“S’il faut chercher la nouveauté, c’est dans les “troïkas” présidentielles des pays, réparties sur 18 mois. Mais en pratique, ce n’est pas un véritable changement, car chacun des pays assumera ses 6 mois de présidence qui lui sont dévolus. Il n’y a que la garantie de la continuité et la synchronisation du travail qui se trouve renforcée. Et c’est le Conseil des ministres qui établira l’ordre de succession des présidences, ainsi chaque pays saura quand viendra son tour. Pour la Bulgarie, la première date avancée est 2018. A l’époque où les pays membres de l’Union n’étaient que 6, la rotation se faisait par ordre alphabétique. Aujourd’hui, par la force d’une entente tacite, on alterne petits et grands pays, pour qu’on évite les combinaisons malheureuses /trois grandes puissances, suivis de trois petits pays, par exemple/. Pour ce qui est des priorités de la présidence, elles relèvent de l’Etat-président lui-même, qui est tenu de présenter son programme et ses axes prioritaires 6 mois avant d’entrer en fonctions. Assurer la présidence de l’Union européenne est une charge éprouvante et lourde de responsabilités. Aucune critique n’a été à ce jour formulée à l’égard d’un pays président, bien au contraire, on met en exergue les mérites. Ainsi par exemple, l’élaboration et la signature du traité de Lisbonne en 100 jours est considéré comme un record de rapidité et d’efficacité. Et les mérites en reviennent au premier chef à l’Allemagne, suivie du Portugal.”

“La Slovénie a travaillé en coopération extrêmement étroite avec l’Allemagne et le Portugal au sein dudit premier trio – dit Vladimir Atanassov, ambassadeur de Bulgarie à Ljubljana. – La Slovénie a bénéficié du précieux concours de ces deux pays qui possèdent une très grande expérience tant dans l’organisation que dans l’exercice de la présidence. Le choix de cette troïka n’était pas dû au hasard. Apparemment, la façon dont la Slovénie se développe sur le plan politique et économique a permis de l’inclure dans la compagnie de pays très forts et très expérimentés sur ce point. Les priorités de la troïka étaient présentées par les trois pays et aucune perturbation du rythme de leur réalisation n’a été constatée. La Slovénie a respecté tous ses engagements et priorités, à savoir: intensifier le dialogue sur les moyens de poursuivre le processus d’élargissement, avec un accent particulier sur les Balkans occidentaux et le statut du Kosovo. Deuxièmement, il y avait la politique de l’UE en matière d’énergie, avec la concertation et la coordination des politiques dans ce secteur et la prévention des risques possibles de dépendance de plus gros producteurs et importateurs. Une troisième priorité non moins importante était liée aux retombées des changements climatiques sur les conditions de travail, les conditions de vie etc. Le dialogue entre les cultures et les religions était un autre accent de poids de la présidence slovène. Il a coïncidé avec le premier semestre de l’Année internationale du dialogue interculturel. Et ce qui était put-être le plus important, c’est qu’à travers sa propre organisation des rapports et du dialogue entre les citoyens et les institutions, chaque pays peut déjà donner l’exemple de bonnes pratiques utiles qui peuvent être adoptées par toute l’UE. Or, ici, en Slovénie, ce dialogue se trouve à un niveau extrêmement élevé. Les problèmes dits « insignifiants » n’existent pas. S’ils ont été posés par les citoyens, les institutions sont tenues de répondre. Dans ce pays, la « surdité » des institutions du passé récent n’existe plus. C’est un des bons exemples que la Slovénie à donné, d’autant plus qu’elle assumait la présidence de l’Union européenne.”

Nos amis et partenaires au projet d’ „Yvelines Radio” de France ont organisé un micro-trottoir dans les rues de Versailles. Ils ont rencontré des jeunes gens à qui ils ont posé la question s’ils connaissaient leurs députés européens, s’ils sont suffisamment bien informés du fonctionnement des institutions européennes, notamment du Parlement européen ? Malheureusement, les résultats de cette enquête sont loin d’être convaincants, alors que la France se prépare à assurer la présidence française de l’Union européenne le 1er juillet prochain. Ecoutons-les!

“Nous vivons à une époque où les gens attendent des résultats pour pouvoir dire: Voilà, l’Europe fait quelque chose pour nous!”

C’est ce qu’a déclaré tout récemment à Sofia l’ancien président français et ancien président de la Convention européenne sur l’avenir de l’Europe, Valéry Giscard d’Estaing. Ecoutons-le énoncer les priorités de la présidence française de l’Union européenne:

“Dans certains Etat membres qui ont bien géré l’aide qui leur a été apportée lors le la transition, comme par exemple l’Espagne ou le Portugal, ils ont fait un réseau de transport tout a fait remarquable ! Et ils ont établi des infrastructures tout à fait performantes ! Donc l’Europe pourrait établir un réseau de transport européen rapide, économe d’énergie et pеrmettant de circuler dans toute l’Europe. L’Еurope pourrait aussi essayer de définir une politique ou une attitude commune vis à vis de l’énergie. Parce que nous sommes, comme vous le savez, un continent prive d’énergie. Et la, nous sommes 500 millions rassemblés sur un espace qui n’est pas gigantesque, et nous n’avons pas de sources d’énergie locales. Donc il faudra regarder comment on traite ce problème pour avoir une certaine Independence énergétique, une certaine sécurité dans les approvisionnements et une certaine diversification de nos sources de production, y compris par le recours si nécessaire, à l’énergie nucléaire. Il faut aussi que nous soyons dans les grandes aventures scientifiques de notre époque ! On le retrouve heureusement dans le Traité de Lisbonne, le fait que l’Europe devrait s’intéresser a l’espace. Bon, vous diriez “Ce n’est pas très pratique, l’espace, on en a pas grand chose à faire sur le plan de la vie quotidienne !” Mais il s’agit d’un support d’énorme développement scientifique et technologique. Enfin – une charte européenne de l’immigration et de l’asile politique. Nous sommes actuellement 13 pays, je crois, a faire partie de l’espace Schengen – tout le Centre et l’Ouest de l’Europe. Et à partir du moment où on peut y circuler librement, les conditions d’entrée devraient évidemment être harmonisées ! Donc – une charte européenne de l’immigration et de l’asile ! Il faudrait avancer en direction d’une entité politique européenne. Je crois que la solution, c’est plutôt celle que nous proposons dans le Traite de Lisbonne, c.a.d. une union d’états qui gardent leur identité, mais qui mettent en commun certaines compétences et qui exercent ces compétences sur le mode fédéral. C’est ça le modèle intellectuel que nous devons poursuivre ! Et il faudrait avancer en direction de cette entité politique européenne. Pour que dans le monde qui vient et qui sera probablement un monde assez tourmenté, parce que le développement des grands espaces peuplés ne se fera pas sans secousses - il y aura a un moment ou a un autre de convulsions ou de changements de rythme de croissance - que dans ce monde l’Europe existe ! Qu’elle puisse se faire entendre, défendre ses valeurs et affirmer ses intérêts ! Alors cela veut dire, qu’il faudrait souder peu à peu la politique extérieure de sécurité commune. Et enfin il faudrait faire émerger une citoyenneté européenne. Quand on vous demande qui vous êtes, vous répondez “Je suis bulgare.” Vous n’avez pas l’idée de dire “Je suis européen” ! Mais en réalité, sur le fond des choses, vous êtes aussi européens, que bulgares ! Mais la citoyenneté européenne n’est pas apparue, elle n’est pas encore là. Eh bien je souhaite que cette citoyenneté continue à progresser en Europe.”

Le futur élargissement de l’Union européenne est un sujet qui intéresse vivement la région des Balkans.

Des négociations sont engagées avec la Croatie et la Turquie. D’autres pays balkaniques attendent leur tour aux portes de l’Union. Mourat Bilhan fait partie du Conseil d’Administration du TASAM – le Centre turc asiatique des sciences stratégiques. Nous lui avons demandé si la Turquie était prête à adhérer à l’Union européenne?

“Du point de vue économique, compte tenu de l’économie de marché, du potentiel du pays et de la compétitivité de la plupart des secteurs, la Turquie est prête. Mais du point de vue politique, certains pays se servent de la conjoncture politique dans le pays comme prétexte pour freiner et faire traîner en longueur l’admission du pays. La Turquie est aussi prête à entrer dans l’UE que le sont les autres pays qui souhaitent y adhérer et même autant que les pays qui en sont déjà membres à part entière. D’aucuns dressent devant la Turquie des obstacles artificiels qui n’existent pas pour d’autres pays candidats à adhérer à l’Union. Ce cas de figure engendre un double standard à l’égard de la Turquie. En principe, le problème de Chypre ne devrait pas être un critère pour notre admission. La France déclare que sous sa présidence la procédure d’admission de la Turquie suivra son cours normal et qu’elle n’y fera pas obstacle. Nous espérons voir la France changer d’attitude à l’égard de la Turquie et respecter le principe du droit international « Pacta sunt servanta » (Les conventions doivent être respectées)/, ainsi que les principes moraux. Car le président français a lui aussi fait des promesses au sujet de la Turquie et nous espérons qu’il les tiendra. Nous avons que les douze nouveaux pays membres de l’UE des deux derniers élargissements ne sont pas contre l’entrée de la Turquie dans l’Union. La Turquie entretient des relations très spéciales avec la Bulgarie. Nous avons des relations d’amitié dans de nombreux domaines et nous nous soutenons dans de nombreux secteurs. La Turquie soutenait déjà dès le début l’adhésion de la Bulgarie à l’OTAN. Nous sommes voisins et nous n’avons pas d’intérêts divergents. Je pense que la présidence bulgare de l’UE aura un effet très positif pour la Turquie. »

Dans ce contexte, quel est l’avis de la future présidence française de l’Union européenne sur la poursuite de l’élargissement ?

Nous nous sommes adressés à Son Excellence, l’ambassadeur de la France en Bulgarie, M. Etienne de Poncins :

“Il faut bien distinguer les choses en matière d’élargissement. Aujourd’hui l’Union Européenne a ouvert les négociations de l’élargissement avec deux pays – la Croatie et la Turquie. Donc il y a un certain nombre de négociations qui sont en cours, qui se déroulent normalement. On a dit clairement qu’au cours de notre présidence on ferait notre travail de présidence à l’UE et , puisque c’est par chapitres que se conduisent les négociations, s’il y a des chapitres à ouvrir et à fermer, eh bien, on ouvrira et on fermera des chapitres - ce qui est le chemin tout a fait normal !! Mais le président de la République, Nicolas Sarkozy a aussi clairement indiqué, que pour que l’UE accueille de nouveaux membres, pour que donc on passe au-delà de 27 membres, on avait besoin que le Traité de Lisbonne soit en vigueur. Parce que c’est le Traité de Lisbonne qui nous permet d’être efficaces et de travailler. Donc il s’agit de deux choses un peu différentes – il y a la routine habituelle qui va se poursuivre avec ces deux pays, La Croatie et la Turquie, et puis il y a la question de fond, à savoir dans quelles conditions on peut faire entrer un nouvel état membre. Et là, pour faire entrer un nouvel état membre au- delà de 27, on a besoin du Traité de Lisbonne. Mais de toute façon, l’état qui est le plus avancé en matière d’élargissement est la Croatie, et les experts n’envisagent pas que la Croatie rentre avant 2010 au plus tôt. Donc on a un petit peu de temps !”

La France sera-t-elle plus sévère à l’égard de la Turquie?

“Non, la France ne sera pas plus sévère. Vous savez, avoir la présidence de l’UE c’est se mettre au service de l’intérêt général. La France qui préside –c’est la France qui aide l’UE dans son fonctionnement. Donc il y a des négociations qui sont en cours, on l’a très bien indique que si la Commission et nos partenaires nous disent qu’il faut ouvrir tel ou tel chapitre, que les négociations sont avancées sur ce thème, eh bien évidemment nous ferons notre travail de présidence et on ouvrira des chapitres avec la Turquie”.

Quelle est la perspective européenne des Balkans?

“On a toujours dit clairement que l’avenir des Balkans est dans l ‘UE. Il n’y a aucun doute - ces pays sont européens tous et donc un jour ils rejoindront l’UE. Il faut simplement qu’ils remplissent les conditions en termes de démocratie, en termes de réformes économiques, pour pouvoir, le moment venu, rejoindre l’UE. Mais la vocation européenne, comme on dit, de ces pays ne fait pas de doute ! Evidemment la situation est en peu plus différente avec la Turquie, puisque vous savez qu’il y a des débats entre les états membres et au sein des populations sur le fait de savoir si la Turquie est ou n’est pas européenne. Mais ça, c’est un autre sujet. ”

Les Français ont rejeté le projet de Constitution européenne. Est-ce que leur attitude à l’égard du traité de Lisbonne a changé après le NON irlandais?

“Non, l‘attitude n’a pas changé. Nous sommes en faveur du Traité de Lisbonne. Il a été ratifié par le Parlement français à une très large majorité. Ce n’est pas une Сonstitution européenne, c’est un traité qui porte sur le fonctionnement de l ‘Union, qui nous permet d’être plus efficaces à 27 dans le fonctionnement de tous les jours de L’Union Européenne. Et donc comme la plus part des états membres, la quasi totalité, nous sommes très attachés au Traité de Lisbonne, qui permet enfin à l’Union Européenne d’être plus efficace sur la scène mondiale”.

Quelle est la leçon à tirer pour le Parlement européen du référendum irlandais ? Doit-il changer de discours à la veille des élections de 2009?

Nous avons posé ces questions à Toon Streppel, directeur de l’Office d’information du Parlement européen en Bulgarie:

“Ce qu’il nous faut apprendre, c’est l’art de provoquer l’intérêt des gens pour les élections au Parlement européen. Je me souviens du discours du président allemand Horst Köhler, dans lequel il parlait des gens fatigués par la politique et les hommes politiques. Il a tenu alors des propos lourds de sens en déclarant ceci : « C’est votre démocratie et, je vous prie, profitez-en ! Vous, les citoyens, avec avez plein de moyens de le faire. Il sera bien pour notre pays si plus de femmes et d’hommes de toutes les couches de la société viennent apporter à nos partis politique leur énergie, leur savoir et leurs idées.”
Je pense moi aussi que c’est exactement ce que nous devons dire à nos électeurs en préparant les élections au Parlement européen. Soyez démocrates, profitez de votre droit de voter. En allant nombreux aux urnes, vous enverrez au Parlement européen les meilleurs candidats, chargés de la mission de former votre propre avenir. ”

Et c’est la fin de ce programme diffusé par Radio Bulgarie Internationale, RFI-Roumanie et Yvelines Radio de France au titre du projet „Maintenant – agissons avec le Parlement européen”, réalisé par l’Institut européen avec le soutien financier de la Direction „Communication” du Parlement européen. Vos questions, réactions, suggestions, commentaires et propositions sont les bienvenus à notre adresse électronique info@europe.bg . Nous vous invitons aussi à vous rendre sur notre site web: http://parliament.europe.bg  

Maya Pélovska, Roumiana Zvétkova, Bilge Mehmed, Vénéta Nikolova, Daniella Constantinova

Présenté par Sonia Vasséva et Ivan Avouski


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