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05-02-2010

L’Europe à l’horizon 2020 – Visions citoyennes

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Par Maria Dimitrova, Radio Bulgarie.

Notre nouvelle émission est consacrée à la Conférence internationale qui s’est déroulée fin janvier à Sofia sur le thème “l’Europe en 2020 – Visions citoyennes”. Des organisations non gouvernementales bulgares et étrangères, des chercheurs d’universités et des députés européens ont balayé toute la problématique liée à l’avenir de l’Europe et à ce que sera sa projection en 2020. Cette initiative s’inscrit dans le projet „Nous agissons avec lе Parlement Européen”, réalisé par l’Institut européen, le Portail Europe et le Centre de modernisation des politiques, avec le soutien financier de la Direction générale „Communication” du Parlement européen. Radio Bulgarie internationale est le média partenaire à ce projet.


La conférence a lieu en même temps que les “consultations ouvertes” proposées par l’Union européenne aux citoyens européens, et qui portent sur le développement de l’union sur la période budgétaire 2014-2020. Il est en effet important d’entendre leur voix maintenant, lors de l’étape préliminaire de planification. Ce plan comprend des idées directrices ainsi qu’un plan financier qui servira à réaliser ces objectifs. Il faut donc distribuer les fonds européens dès maintenant et déterminer comment ils seront dépensés. Le Parlement européen jouera un rôle-clé dans la prise de ces décisions. C’est pour cette raison que les eurodéputés doivent savoir comment leurs électeurs perçoivent l’avenir de l’Europe.

Les débats au forum de Sofia ont été articulés autour de trois thèmes essentiels pour l’avenir de l’Europe – les institutions européennes et l’élargissement de la démocratie; la diversité culturelle et l’identité européenne et la politique sociale et le développement. La période de temps concernée couvre la première décennie après l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne qui donne plus de possibilités aux citoyens européens de participer à la mise en place des stratégies et des politiques régissant le fonctionnement de l’Union européenne.


Concernant le premier panel “la Démocratie européenne – mission possible ?” Michael Bruter de la London School of Economics a placé l’accent sur le paradoxe qui se traduit dans la faible participation des citoyens aux dernières élections pour le nouveau Parlement européen :

“Lorsque les Français ont voté contre le Traité constitutionnel en 2005, leur soutient à l’intégration européenne était plus fort que jamais. En votant contre la constitution, ils disaient en fait : « Nous voulons plus d’Europe. » Les citoyens européens soutiennent fortement l’intégration européenne, mais il y a encore une grande différence entre la réalité et ce degré d’intégration qu’ils souhaitent voir.”


Une des solutions permettant de renforcer l’engagement des citoyens européens consiste à mettre en place des listes transnationales… Un avis que partage largement Ségolène Pruvot de l’organisation internationale “Alternatives Européennes“ :

“On travaille pas mal à appeler les partis politiques à créer des listes transnationales pour les élections européennes. Nous espérons que cela ouvrira des opportunités non encore connues de politique. L’idée ce serait de favoriser le débat sur les questions européennes et pas nécessairement sur les questions nationales. Parce que telles qu’elles sont organisées aujourd’hui le débat est souvent pris en otage par les partis nationaux et par les impératifs de calendrier électoral national.”

Comme prévu, les sujets liés à l’identité européenne ont suscité de vastes débats, souvent controversés, les avis étant partagés entre l’existence même de cette identité, sa raison d’être et surtout les rapports délicats et souvent mal compris entre identité nationale et identité européenne…


“Nous sommes convaincus que l’on peut créer une identité européenne, lentement mais sûrement. Elle ferait partie à son tour de l’ensemble beaucoup plus vaste de la citoyenneté européenne, affirme Marci Incerti du Centre d’études politiques européennes (CEPS) à Bruxelles. L’UE ne deviendra certainement jamais un seul et unique pays, mais il est possible qu’il se forme une identité culturelle européenne.”

Les participants au débat sur la politique sociale et le développement ont souhaité que “l’Europe sociale” soit crée d’ici 2020, dans le même sens qu’il existe déjà une Europe “économique” et “politique”. Cela pourrait se réaliser en assouplissant la politique du travail et en améliorant la sécurité de l’emploi à l’échelle européenne.

 


Ani Nedkova de l’Institut européen explique les autres recommandations :

“ Il serait peut-être utile d’élargir les pouvoirs et les responsabilités du Comité économique et social européen au-delà des simples fonctions consultatives qu’il remplit actuellement. Le rapprochement social pourrait devenir prioritaire dans la nouvelle stratégie de l’Europe à l’horizon 2020. Quant aux politiques de solidarité, les investissements pourraient être concentrés dans les sphères porteuses de croissance réelle. Il faudra aussi étendre les mécanismes de lutte contre la pauvreté, en instituant par exemple des minima de sécurité sociale ou de qualité de vie.”

L’élargissement de l’UE est l’expression la plus convaincante de sa solidarité, estiment les participants à la conférence, qui ont part ailleurs insisté sur le maintien de ce processus.

 


Marc Garcet de l’Association Interrégionale de guidance et de santé, qui siège à Bruxelles, est convaincu que l’UE ne doit pas délaisser ses principes de solidarité, puisque l’Europe et les pays tiers en tirent profit.

“Nous qui appartenons aux pays de l’ouest de l’Europe, nous comptons beaucoup comptons sur vous parce que vous allez enrichir la communauté européenne d’une nouvelle culture que nous n’avons pas. Et ça s’est très, très important. Nous allons tisser des liens et des ouvertures vers le monde oriental, ce que nous n’avons pas. Nous allons découvrir une multi culturalité et c’est une richesse que vous nous apportez. Et vous apportez aussi, je crois, beaucoup d’espoirs. La génération d’après 1989 a beaucoup d’attentes et pour nous dans les anciens pays nous avons besoin peut-être de votre espérance pour pousser l’Europe plus ancienne.”


La présidente de la commission sur la culture et l’éducation au Parlement européen Doris Pack s’est arrêtée sur la popularité des programmes d’échange d’étudiants entre les différents pays. Il y a le programme Comenius pour les écoliers, le programme Erasmus pour les étudiants et les professeurs d’université, le programme Leonardo pour la formation professionnelle et le programme Grundtvig pour l’éducation des seniors. Pack a souligné la nécessité d’introduire des échanges plis élongés dans le temps pour les professeurs.

“Mon idée est que les enseignants puissent passer au moins quelques mois à l’étranger, hors de leur pays d’origine. Dans le cas contraire, jamais ils ne sauront ce que représente réellement l’Europe et il leur sera par conséquent impossible d’inculquer à leurs élèves le sentiment d’appartenance européenne. J’ignore quel est le budget qu’il faudra mettre dans cette action, mais croyez-moi, c’est une idée qui figurera dans les programmes de l’Union européenne.”


João Sant’Anna, chef du département juridique auprès du Médiateur européen a assisté lui aussi à la conférence de Sofia. Il s’est déclaré satisfait des possibilités élargies de participation et de contrôle des citoyens sur le fonctionnement des institutions européennes, tel que prévu dans le traité de Lisbonne. Une des nouveautés justement permet de proposer des initiatives législatives à la Commission européenne sous réserve de recueillir un million de signatures favorables parmi les citoyens de l’Europe, tous pays membres confondus.

“ Le Traité de Lisbonne représente un pas en avant en ce qui concerne les droits des citoyens européens, affirme Sant’Anna. Il prévoit que les décisions de l’union soient prises de la façon la plus ouverte et la plus transparente possible ; les citoyens pourront aussi faire entendre leur voix. Ils sont invités non seulement à participer à la création de législation européenne, mais aussi à contrôler l’efficacité des institutions. Dans cette mesure, le Traité de Lisbonne est un défi lancé à la société civile, qui devra réellement participer dans le quotidien de l’union. Le réseau d’ombudsmans est une garantie pour la défense des droits de l’Homme lorsqu’ils ont des plaintes à l’égard des institutions locales ou européennes.”


Avec le soutien financier du Parlement européen, une équipe de l’Institut européen analyse et synthétise sous forme écrite les principales recommandations et conclusions de la discussion de deux jours sur le thème “Europe 2020 – visions citoyennes”. Un ouvrage sera édité et remis à tous les députés européens pour qu’ils puissent avoir une idée plus claire des opinions et des désirs des citoyens lambda, lorsqu’ils forgeront la nouvelle politique de l’Union européenne pour la période 2014-2020. Nous vous invitons à vous rendre sur http://parliament.europe.bg – le site du projet “Nous agissons avec le Parlement européen”. Vous y trouverez un enregistrement vidéo de la conférence “Еurope 2020 – visions citoyennes”. Vos questions, commentaires et suggestions sont aussi les bienvenus à la rédaction, comme sur notre courriel info@europe.bg.

Présenté par Sonia Vasséva et Damien Vodénitcharov.



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