Guy Verhofstadt: Les États membres ont-ils appris leur leçon ?
Les 11 heures de négociations tendues entre ministres des Finances, le week-end dernier, pour finalement sauver la zone euro, qu'un endettement vertigineux menaçait d'une perte de confiance sur les marchés, ont dramatiquement démontré les carences du chacun pour soi de la part d'Etats membres incapables pendant des mois de prendre collectivement les mesures indispensables pour affronter la crise.
Guy VERHOFSTADT, président de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe, exhorte l'Union européenne à aller plus loin:
" L'Union doit renforcer ses mécanismes de gestion de crise et accepter le fait que la méthode communautaire est la réponse la plus rapide et la plus efficace face aux pressions des marchés sur l'euro. Les propositions faites aujourd'hui par Olli Rehn en matière de gouvernance économique sont essentielles pour éviter ou contenir une nouvelle crise. "
" La grande question est de savoir si les États membres auront appris la leçon. Quand il y a une brèche dans la coque, il est dans l'intérêt de tous de la colmater à temps, avant que le navire ne coule. Nous avons besoin ici et maintenant de réformes structurelles. "
" Après avoir évité de justesse qu'un membre de la zone euro soit en défaut de paiement, l'Union doit désormais créer les conditions de perspectives économiques et financières stables et la méthode communautaire est la seule qui garantisse à chacun de profiter de l'action de tous ".
" Il faut d'abord pérenniser le mécanisme de stabilisation, grâce à la création d'un Fonds monétaire européen, tant le volet de la solidarité est le pendant nécessaire de la discipline budgétaire du bon vieux Pacte de stabilité et de croissance ".
" Il faut ensuite à l'évidence doter l'Union d'un véritable pilier économique qui complète le pilier monétaire car 27 politiques budgétaires nationales ne sont pas propices à une monnaie stable, ni à une économie durable. "
" Il faut enfin que le marché unique européen soit relancé et complété ainsi que le préconise Mario Monti, en tenant compte du contexte d'interdépendance économique croissante, des défis de la mondialisation et de l'évolution rapide de l'économie numérique. "