Prism : le programme américain d'exploration de données doit être dénoncé par l'UE
Suite à la demande d'urgence formulée hier par l'ADLE dès l'ouverture de la session plénière à Strasbourg, le Parlement européen a tenu aujourd'hui un premier débat sur le programme américain de surveillance électronique (PRISM).
"La Commission européenne doit clarifier l'ampleur de l'utilisation et de l'abus des données personnelles des ressortissants européens par les autorités américaines. L'ADLE attend que le Président de la Commission européenne établisse un rapport complet au Parlement sur les résultats de la discussion avec l'Administration américaine et sur les mesures que la Commission compte entreprendre" a déclaré le président de l'ADLE, Guy VERHOFSTADT, lequel propose la tenue d'un nouveau débat lors de la session de juillet.
Sophie IN'T VELD (D66, Pays-Bas), porte-parole de l'ADLE sur la protection des données, a ajouté: "500 millions de citoyens sont choqués de découvrir qu'une nation étrangère a un accès illimité à tous les détails intimes de leur vie privée. Nous perdrons toute autorité morale et toute crédibilité si nous permettons que nos citoyens soient épiés tout en prétendant que notre législation européenne offre une protection adéquate".
"Comment pouvons-nous parler d'une relation spéciale UE-États-Unis, alors que le président Barack Obama déclare explicitement que son pays n'espionne que les étrangers ? C'est-à-dire nous. Au cours des 12 dernières années, l'Europe s'est coupée en quatre pour être le plus proche allié des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme. Je suis sûre que nous allons continuer à être leur allié mais alors, nous devons voir les choses du même oeil".
"Nous attendons de la Commission qu'elle réclame des éclaircissements urgents aux Américains et impose le respect de la protection des données et de la vie privée des Européens, ainsi qu'elle prenne l'initiative politique d'établir un équilibre plus proportionnel entre la préservation de notre liberté en tant que citoyens privés tout en nous protégeant des complots terroristes".
Ce vendredi, une réunion bilatérale entre les ministres de la justice de l'UE et leur homologue américain aura lieu à Dublin. La Commission a confirmé qu'elle soulèvera cette question avec nos partenaires américains afin de déterminer l'ampleur réelle de l'extraction des données des citoyens non américains.
Rappelant le cas d'Echelon, Sophie In't Veld a conclu : "Cette affaire est loin d'être terminée et doit être suivie. Nous devons connaître l'ampleur des données ainsi captées et utilisés par les services de renseignement américains. L'ADLE demandera à la Commission un rapport après l'accord ministériel bilatéral et, si nécessaire, envisagera la création d'une commission spéciale chargée d'enquêter davantage sur la question."