La nouvelle Commission européenne… en attendant le coup d’envoi…
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Par D. Konstantinova, I. Letnikova, I. Raïchéva - Radio BULGARIE.
„A quand le coup d’envoi ?” - c’est certainement la question la plus souvent posée dès qu’il s’agit de la nouvelle Commission européenne dont la composition et la répartition des portefeuilles sont déjà connus. En attendant le grand départ, nous aimerions consacrer notre nouvelle émission à cette autorité incontournable de l’Union européenne où la Bulgarie sera représentée.
Je vous rappelle que cette rubrique vous est proposée au titre du projet „Nous agissons avec le Parlement européen” piloté par Radio Bulgarie Internationale, l’Institut européen le Portail EUROPE et le Centre de modernisations des politiques.
Le parlement européen a approuvé la nomination de José Manuel Barroso pour un second mandat à la tête de la Commission européenne début septembre. Il a récemment procédé à attribuer les différents portefeuilles entre les nominations des pays membres. C’est à présent le Parlement européen qui doit voter la Commission Barroso II. Des tables rondes sont prévues avec les candidats, afin de vérifier leurs qualités personnelles et leurs compétences. Quelles sont les attentes ? Rebecca Harms, co-présidente du groupe des Verts au Parlement européen :
“Difficile de s’engager sur des prévisions fiables. La dernière fois, il y a 5 ans, les consultations qui ont suivi la phase des auditions des candidats commissaires ont abouti à certains changements. Telle la candidature de Monsieur Buttiglione, qui avait été désignée par l’Italie et qui n’a pas été retenue au final. Idem également pour la nomination initiale du commissaire en charge de l’Energie qui a été refusée par le Parlement pour cause de compétences limitées. Et c’est justement à ce moment qu’on voit se révéler le véritable rôle du Parlement européen – garantir dès le début que les portefeuilles iront aux personnes les mieux indiquées pour les gérer”.
Nous nous sommes adressés à David Král, le directeur de l’Institut EUROPEUM des politiques européennes pour avoir son avis sur l’investiture de la nouvelle Commission européenne et le début de son fonctionnement :
“C’est surtout censé laisser un temps de préparation aux candidats, avant les entretiens au Parlement européen. Je m’attends à ce qu’ils aient lieu en janvier. Je m’attends à ce que le parlement, qui doit approuver la nouvelle équipe de la Commission européenne, vote fin janvier ou en février.”
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Après l’élection de Herman Van Rompuy qui accède à la présidence et de la baronne Catherine Ashton aux Affaires étrangères, peut-on dire que le poids de la Commission européenne restera inchangé ?
“Je pense qu’en ce moment, il est difficile de donner une réponse sans ambiguïté à cette question. En fait le rôle de la Commission européenne ne sera pas fondamentalement changé suite au traité de Lisbonne. Elle demeurera le garde-fou de l’intégration européenne, l’organisme qui s’assure que les pays membres remplissent leurs devoirs. Bien entendu, on ne peut pas exclure la possibilité d’une compétition entre le président de la Commission européenne, qui jouera un rôle de plus en plus important dans la représentation extérieure, et les deux nouvelles positions clés : le président du Conseil européen et le ministre des Affaires étrangères. Cela dépend de deux choses. La première est l’influence du président de la Commission et sa compétence à la diriger. La deuxième est l’atmosphère qui y règne, le degré de confiance que les pays membres éprouvent pour la Commission. Un autre facteur est le développement économique. En temps de crise, une rhétorique plus nationaliste a vu le jour, avec une confiance perdue dans les activités communales. Cela va certainement continuer jusqu’à ce que la crise économique s’estompe. Il y a beaucoup de variables. Fondamentalement, le rôle de la Commission ne changera pas, mais il faudra voir à quel point les nouveaux acteurs sont créatifs, et à quel point les pays membres voudront déléguer la prise de décisions à la Commission européenne”.
Vous la voyez comment la deuxième Commission Barroso… plus forte, plus faible ?
“Il est encore trop tôt pour s’exprimer là-dessus, mais je dirais que cela dépendra des acteurs et de l’environnement dans lequel la Commission évoluera. Le président Barroso a beaucoup d’expérience, c’est son deuxième mandat. Il sera donc plus sûr de lui. En même temps, il y aura des changements fondamentaux, surtout dans les relations extérieures, avec la création d’un service diplomatique européen. C’est un organe nouveau, indépendant, qui n’est inféodé ni à la Commission ni au Conseil. La nouvelle Commission devra trouver un nouveau mode de communication et de coexistence avec cette autorité. Ce sera là un défi et un test. La crise économique sera encore à l’ordre du jour de la Commission ; ce sera donc un défi à relever pour Barroso qui doit s’appliquer à montrer comment il résistera aux pressions des grands pays membres, en tant que défenseur de la communauté. Une de mes inquiétudes au sujet de la Commission est l’attribution des fonctions. Barroso a distribué portefeuilles économiques les plus importants aux grands pays membres, qui sont aussi les pays membres les plus anciens. On ne s’y attendait pas vraiment.”
Barroso a chargé la candidate bulgare Roumiana Jéléva de la Coopération internationale, l’aide humanitaire et la gestion des crises. Jéléva a affirmé en être satisfaite.
“C’est un poste qui hisse le volet de l’aide humanitaire au rang d’une politique communautaire de l’Union européenne, tel que prévu à l’article 214, аlinéa 1, point 5 du Traité de Lisbonne, nous a confié Roumiana Jéléva. – La grande mission de l’Union européenne portera sur la mise en place d’un Corps bénévole européen d’aide humanitaire et je pense que cette démarche permettra à la Commission européenne d’institutionnaliser les valeurs de l’Union européenne et le premier rôle qu’elle tient sur la scène internationale.”
Ivaïlo Kalfin, député européen du Groupe des socialistes et des démocrates et ancien ministre des Affaires étrangères de la Bulgarie, est d’un tout autre avis. Il se dit déçu du portefeuille attribué à Roumiana Jéléva et à la Bulgarie :
“ La composante sur la coopération internationale et l’aide humanitaire est surtout du ressort du Haut représentant pour la politique étrangère, du commissaire à l’aide au développement, à l’élargissement, aux affaires intérieures, etc. Mme Jéléva aura beaucoup de mal à se dégager une marge de manœuvre personnelle. On a vu quel genre de portefeuilles ont obtenus les autres nouveaux venus. La Roumanie a reçu l’agriculture, la Hongrie a eu droit à la politique sociale, l’Estonie au transport. Le commissaire au développement viendra de Slovénie. Le portefeuille que la Bulgarie a obtenu est donc très important.”
Quelles seront les nouvelles tâches et missions de la nouvelle Commission européenne sous la présidence de l’ancien nouveau président Barroso?
“Le président est un ancien, mais une grande partie des commissaires sont nouveaux. L’UE est aussi régie par un nouveau traité, celui de Lisbonne. Il change beaucoup de ses mécanismes, accorde plus de prérogatives au Parlement européen, aux parlements nationaux, aux citoyens qui peuvent organiser des référendums, prendre des initiatives législatives, alors que le pouvoir législatif de la Commission est diminué. L’UE se démocratise considérablement, et de plus en plus d’institutions participent activement à son fonctionnement. La Commission européenne doit pour sa part diriger la politique de l’Union, mais aussi prendre en compte les humeurs des citoyens, des parlements nationaux, de différentes institutions.”
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Et vous, chers auditeurs, que pensez-vous de tous ces sujets qui nous concernent directement ? Ecrivez-nous, appelez-nous ! Nous aimerions connaître votre opinion. En attendant, je vous rappelle que cette émission vous a été proposée par Radio Bulgarie Internationale, en collaboration avec l’Institut européen et avec le soutien financier de la Direction générale „Communication” du Parlement européen. Vos questions, vos suggestions et vos commentaires sont les bienvenus sur le site de notre service, ainsi qu’à l’adresse info@europe.bg. Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site web http://parliament.europe.bg.
Présenté par Sonia Vasséva et Damien Vodénicharov.