"L'INVINCIBLE AL-QAÏDA, CETTE HYDRE AUX 18.000 TÊTES"

Revue de Presse du jeudi 27 mai 2004 - P. Leymarie

FRANCE SOIR : "et demain, où cela va-t-il exploser", demande ce journal en Une avec des photos des attentats de Naïrobi, d'Aden, de New York, de Bali, de Ryad et Madrid, année par année. Alors que les Etats-Unis redoutent un attentat sur leur territoire, explique ce journal, un rapport britannique dévoile les ramifications de "l'invincible Al-Qaïda, cette hydre aux 18.000 têtes", carte à l'appui... Période de menace grave affirment les autorités de certains pays. Nouvelles cibles américaines potentielles, les gares, les trains, les métros... Des experts très pessismistes affirment encore le jouranl qui veut nous donner le moral et Ben Laden toujours inssaisissable tandis que le géopoliticien de service, Pascal Boniface, explique dans un entretien que si les Américains restent en Irak, Ben Laden, justement se renforcera. Et d'ailleurs, rappelle FRANCE SOIR, ce Ben Laden avait déjà tout dit en 95 dans un entretien à un journaliste libanais qui déjà en 95 avait fait la Une du quotidien franco-italien : "la guerre est ouverte contre l'Occident".

En tout cas et c'est le titre également du FIGARO : "Washington redoute bien un attentat d'Al-Qaïda", une organisation qui connaît actuellement un second souffle, avec un reste de direction tout aussi intacte et plus de 18.000 terroristes potentiels toujours en liberté, d'après toujours l'avis de l'institut international stratégique de Londres. Selon une chaîne de télé américaine la tête de Zarqaoui, l'étoile montante de Al-Qaïda, selon les spécialistes, pourrait être mise à prix pour 25 millions de dollars, le journal en profitant d'ailleurs en titre pour confondre les millions avec les milliards, ça fait plus riche, même si du coup l'applaudimètre de la terreur a tendance à exploser...

Plus sérieusement, le FIGARO explique que dans le débat qui fait rage sur la question-clé de l'autorité qu'exercera un futur gouvernement irakien sur ce qui se passe dans son pays, "Washington veut garder le contrôle des opérations militaires".

Il y a d'ailleurs à ce sujet des divergences entre Washington et Londres relève le quotidien LE MONDE, Tony Blair estimant que le contrôle politique devra rester en dernier ressort à ce futur gouvernement irakien. L'avenir de l'Irak crée d'ailleurs un malaise entre Londres et Washington constate de son côté LA CROIX. Le correpondant de l'HUMANITE à Londres en tout cas, opur une fois, le Premier ministre britannique tente de faire entendre sa différence avec George Bush sur cette question de la souveraineté irakienne.

Le quotidien communiste pointe aussi dans sa rubrique : "ils ont osé le faire", l'exigence des autorités américaines au sujet de l'immunité pour leurs soldats à l'avenir et tout cela malgré les récentes révélations sur les abus dans la prison d'Abou Ghraïb. Et une enquête justement qui démarre à la Une du HERALD TRIBUNE et qui établit que des mauvais traitements contre les prisonniers dans les prisons américaines comme en Afghanistan et qui parfois ont conduit des détenus jusqu'à la mort ont été plus largement répandus et ont concerné de plus nombreuses unités militaires qu'il n'avait été entrevu auparavant. Même si des officiers des services secrets reconnaissent que cette priorité mise dans les interrogatoires, notamment au fur et à mesure que la résistance se manifestait après la chute du régime Saddam Hussein, n'ont pas en fait amené à une récolte bien intéressante en matière de renseignement.

Le correspondant de LIBERATION à New York affirme également que les témoignages se multiplient sur le caractère systématique de ces sévices, alors qu'un "rapport interne torture" l'armée américaine. Et au nombre de ces interrogateurs, de nombreux privés se sont, explique un spécialiste américain dans le quotidien LE MONDE : "les nouveaux mercennaires" qui sont sous contrat avec le Pentagone, qui seraient de 15 à 20.000 sur le sol irakien, avec un large éventail d'activité depuis la logistique jusqu'à la garde rapprochée de personnalité et même au combat. Pour ces sociétés militaires privées, l'Irak est une "mine d'or" avec explique un expert une "marge bénéficiaire" incroyablement plus élevée que le risque.