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11-08-2004

BULGARIE UN CHOIX IDENTITAIRE ET STRATÉGIQUE

PAR MARIN RAYKOV  Ambassadeur de Bulgarie en France.

Plus d'un millénaire après avoir reçu son baptême, c'est avec une fierté méritoire que la Bulgarie s'identifie à l'oeuvre évangélisatrice des saints Cyril et Méthode, créateurs de l'alphabet slave qui assura dès le IXe siècle l'accès des peuples de l'Est aux Saintes Écritures – une vraie réunification spirituelle du Vieux Continent qui a valu aux deux apôtres, onze siècles plus tard, d'être proclamés «coprotecteurs de l'Europe» par Jean-Paul II. Européens par vocation culturelle et historique, les Bulgares sont aujourd'hui au seuil de l'Union européenne, et il nous semble d'une logique prédestinée qu'ils soient la première nation à écriture cyrillique à y adhérer en 2007. Comme la plupart des peuples anciens établis aux confins de l'Europe, ils ont joué leur destin à chaque tournant de l'Histoire (et cela durant 1 300 ans) en réaffirmant une identité forte, enracinée dans le passé de leurs empires et nourrie par le souvenir d'un rayonnement culturel au-delà des frontières de la Moesie, de la Thrace et de la Macédoine. Les temples thraces et les manuscrits des anciens monastères orthodoxes témoignent aujourd'hui d'un message culturel par lequel ce pays, qui est à la fois la patrie d'Orphée et le berceau de la civilisation slave, voudrait enrichir la palette spirituelle européenne.


Capable d'un vrai recul face à son histoire, la Bulgarie a réglé ses comptes avec son passé – celui d'une très douloureuse occupation ottomane, mais aussi celui, plus récent, d'une administration prosoviétique. Après une série de mauvais choix à la veille des guerres mondiales, les rêves nationaux brisés ont apporté aux Bulgares une sagesse et un scepticisme à l'épreuve des tentations du nationalisme militant auxquelles d'autres ont cédé dans les Balkans. Nation relativement homogène sur le plan ethnique, la Bulgarie a protégé sa communauté juive pendant l'Holocauste et, au lendemain de la chute du régime communiste, a su intégrer dans son système politique ses 10% de musulmans. Son modèle de tolérance ethnique largement recommandé lui a valu d'être perçue comme une «île de stabilité» dans une région réputée potentiellement trouble.


Dotée d'un système démocratique fiable, Sofia a joué un rôle clé dans la gestion de la crise en ex-Yougoslavie et continue à favoriser une approche multilatérale des dossiers internationaux. Membre de l'Otan, elle assume aujourd'hui ses responsabilités par rapport à la communauté internationale, y compris par la présence de ses contingents en Irak, mais aussi en Afghanistan, au Kosovo et en Bosnie. L'intégration dans l'Union est très largement plébiscitée par la société bulgare et s'accompagne de la vision d'une identité européenne forte qui respecte les sensibilités nationales et se donne les moyens d'une présence incontournable sur la scène mondiale. Les nouveaux défis devant la sécurité internationale (terrorisme, états de déliquescence, crime organisé, prolifération d'armes de destruction massive, dépendance énergétique) incitent Sofia à penser la réunification de l'Europe comme un élargissement de la zone de stabilité sur le continent. Une stabilité qui, à ses yeux, revêt une importance d'autant plus évidente qu'il lui incombe d'assurer la frontière extérieure de l'Union. Néanmoins, les choix binaires artificiels entre sa solidarité européenne et sa loyauté atlantique sont généralement rejetés par la classe politique bulgare, qui adhère à une échelle de valeurs qu'elle considère communes à l'Union et à l'Otan.


Aujourd'hui, les Bulgares rentrent chez eux en Europe. Il y a un mois à peine, Sofia a conclu les négociations d'adhésion à l'UE – une perspective désormais acquise. Le zèle réformateur du pays (bien que tardif, comparé à celui de l'Europe centrale) s'accompagne d'une continuité de l'effort économique fourni. Parmi les incidences de cette politique introduite en 1997 : une discipline financière rigide, une inflation négligeable et des taux de croissance d'environ 5% par an. Pourtant, l'optimisme de la nation a du mal à suivre, à cause des sacrifices continus que les réformes exigent d'elle sur le plan social. L'objectif de cette mobilisation étant l'adhésion à l'Union, l'impatience de Sofia a été entre-temps refroidie, et la date butoir de son adhésion a été arrêtée pour 2007. Effectivement, si la société bulgare est en quête des gages d'une solidarité européenne tant attendue dans son passé, ce n'est que par souci d'être traitée selon ses propres mérites. Toute autre approche manquerait de valoriser les efforts des Bulgares et d'encourager ceux qui tarderaient à en fournir.


Le cinquième élargissement est aussi une chance pour étendre l'espace de la francophonie dans l'Union. Car l'appartenance de Sofia à ce foyer de richesses spirituelles va bien au-delà du partage du français, que les Bulgares considèrent comme une langue véhiculaire de valeurs auxquelles ils adhèrent depuis fort longtemps. La francophonie constitue aussi un lien naturel avec la France, dont la solidarité a été souvent sollicitée au sud du Danube – un lien qui puise son inspiration dans cette vocation que de Gaulle avait définie comme «un pacte séculaire entre la grandeur de la France et la liberté dans le monde». Un lien, aussi, qui devrait encourager la Bulgarie à clamer haut et fort une identité européenne assumée désormais sans craintes ni complexes.

Le Figaro RFI



 
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