GESTION DES FONDS DE L'UE: LA BULGARIE CRITIQUÉE, LA ROUMANIE FÉLICITÉE
Article publié dans Les Echos.
Le président de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF), Franz-Herman Bruener, a critiqué la Bulgarie mais a loué les efforts de la Roumanie pour la bonne gestion des fonds européens, dans un entretien au quotidien Dnevnik publiée lundi.
Les autorités bulgares doivent comprendre "que les problèmes ne disparaîtront pas s'ils sont longtemps ingorés. Nous nous attendons à des améliorations, le plus tôt possible", a-t-il souligné.
"On n'est pas encore au bout du chemin, même pas au milieu", a-t-il ajouté, tout en soulignant "la bonne volonté" de Sofia.
La Roumanie, qui a adhéré à l'UE en même temps que la Bulgarie, le 1er janvier 2007, a en revanche "quatre ans d'avance" en matière de contrôle de l'utilisation des fonds européens, a indiqué le président de l'OLAF.
"Les Roumains ont commencé à se préparer beaucoup plus tôt et ont fait de la bonne distribution des fonds européens leur priorité avant même leur adhésion", a-t-il précisé.
M. Bruener a reproché à Sofia la lenteur de "la machine institutionnelle" qui "prend du temps à démarrer" lorsque l'OLAF enquête sur les dépenses des financements venus de Bruxelles.
"Trop d'organismes sont impliqués dans une enquête - le service national des investigations, le ministère de l'Intérieur et d'autres - et ils doivent travailler ensemble" et surmonter leurs divisions, a-t-il expliqué.
M. Bruener a par ailleurs relevé "beaucoup de problèmes avec la transparence des marchés publics" et l'incapacité de la justice bulgare à enquêter sur le blanchiment d'argent.
L'OLAF enquête actuellement sur 12 cas liés aux fonds de pré-adhésion à l'UE auxquels la Bulgarie a droit en attendant de toucher des fonds d'adhésion, a précisé M. Bruener.
Plus de 11 milliards d'euros de fonds européens doivent être versés à la Bulgarie entre 2007 et 2013.
Un cas de fraude concernant le fonds de pré-adhésion Sapard, et portant sur 7,5 millions d'euros, avait été dénoncé en février. Sept Bulgares, deux Allemands et deux Suisses achetaient des équipements d'occasion pour l'industrie alimentaire en utilisant de faux documents pour les faire passer pour des machines neuves, selon la police.