LA PRESSE FRANCAISE SUR LE SUJET DU NOUVEAU PRESIDENT DU PARLEMENT EUROPEEN
C'est l'inconnu de la semaine ... comme on en trouve souvent dans les pages nocturnes de vos journaux People...
Sauf que cet inconnu-là fait la Une ce matin de la quasi totalité de nos quotidiens d'information générale ... Photo grand calibre ou petit format ... toujours la même ... La pose de l'ange ... Cheveu blanc, regard tournée vers le ciel, visage auréolé d'une couronne d'étoiles sur fond bleu ... Normal ! Puisque l'homme en question n'est autre que le nouveau président du parlement de Strasbourg ... La toile de fond de cette promotion : les couleurs de l'Union européenne.
Lui, c'est Josep Borrell ... eurodéputé socialiste européen ... catalan non nationaliste à l'accent des Pyrénées, les Pyrénées où "enfant il accompagnait volontiers son père dans la tournée. Un caractère bien trempé. Portrait à lire dans L'Humanité.
Son parcours ? Le quotidien allemand, Frankfurter Allgemeine Zeitung, le détaille apprement ce matin : "Borell est ingénieur aéronautique de formation, à la fin des années 70, il commence sa carrière politique en Espagne comme conseiller municipal affilié au PSOE, le parti socialiste espagnol. Dans les années 80, il fait une brève apparition dans le gouvernement du socialiste Felipe Gonzalez avant de commencer sa carrière européenne en 1986 ... il est alors élu député au Parlement de Strasbourg."
Et bien, cet homme vient d'être élu à la majorité absolue pour présider ce même Parlement. Une charge qu'il occupera deux ans seulement, explique le quotidien espagnol El Païs, puisqu'il s'est engagé à céder ensuite sa place à l'un de ses compère ... seul condition, que celui-ci soit cette fois un élu de droite.
Etrange ? Non. Tout s'explique au contraire quand on sait que cette nomination est le fruit d'un accord contre nature.
"gauche et droite alliées pour l'occasion placent Borell au perchoir européen", titre Le Temps de Genève. Ou autrement dit, "Josep Borell, président combine à l'Euro-Parlement" pour Libération, le quotidien français qui y voit un symbole, celui de l'unification européenne via les combines d'appareils.
C'est cet accord passé entre les deux principaux groupes du Parlement, les démocrates chrétiens d'un côté, et les socialistes de l'autre, qui lui a assuré une élection de Maréchal dès le premier tour, conclut le correspondant de Libération à Bruxelles.
Un arrangement qui a suscité de vives critiques dans les autres formations politiques, et notamment chez les libéraux et les Verts. Le quotidien Les Echos explique : "Son principal opposant, le Polonais Geremek, a souffert à la fois de son étiquette libérale, et de son soutien à la guerre en Irak". Son combat était perdu d'avance.
RFI