Les dirigeants européens doivent s'attaquer à l'euroscepticisme croissant provoqué par la crise
"Les dirigeants de l'UE doivent passer à l'acte demain et aborder les problèmes qui provoquent une poussée de l'euroscepticisme dans l'UE", a déclaré Guy VERHOFSTADT lors d'un débat aujourd'hui à Strasbourg, à la veille du sommet de l'UE sur les paradis fiscaux et la politique énergétique.
"Ne vous méprenez pas. Je pense qu'il est très important de lutter contre l'évasion fiscale, la fraude fiscale et les paradis fiscaux. Mais je me demande si coucher sur papier davantage de conclusions va nous aider à avancer. C'est simplement toujours la même chose. Le Conseil l'a déjà déclaré en 2010 et 2011".
" Le cas de la Syrie et le manque de courage de la communauté internationale afin de mettre un terme au conflit et au massacre est bien plus urgent."
"Le deuxième point sur lequel le Conseil européen devrait s'exprimer, est l'euroscepticisme croissant. Un récent sondage a montré une forte baisse des positions à l'égard de l'UE. Mais ce n'est pas parce que tout le monde est soudainement devenu nationaliste, mais c'est le reflet du désespoir face à l'échec des dirigeants et les politiciens de l'UE à surmonter la crise".
"Mais l'euroscepticisme est une impasse. Ce n'est pas en revenant à l'Etat-nation, par le démantèlement de l'Union européenne, que nous allons retrouver notre compétitivité. Ce n'est pas en affirmant que tout était mieux par le passé que nous fournirons des emplois pour nos jeunes. Et ce n'est certainement pas en fermant les portes au marché unique, que notre économie va croître à nouveau".
"Mais ce n'est pas seulement une question de rationalité et d'économie. C'est aussi une question de souveraineté. Que voulons-nous? Façonner ensemble le monde dans lequel nous vivons ? Ou, comme M. Farage semble l'affectionner, contempler le monde extérieur, assis dans un bar, en louant le bon vieux temps ? Le choix réside entre la pertinence au sein de l'Union européenne ou la non-pertinence à l'extérieur".