UNE CONSTITUTION POUR 450 MILLIONS D'EUROPEENS; BRUXELLES PRET A REVISER LE PACTE DE STABILTE – TITRENT LES JOURNAUX EUROPEENS

COMMISSION DE BRUXELLES : LA NOUVELLE BATAILLE EUROPEENNE titre LE FIGARO soulignant que "les vingt cinq cherchent à s'accorder sur le successeur de
Romano Prodi". EUROPE : LES FRANCAIS PRIVES DE REFERENDUM ? interroge L'HUMANITE pour qui "Jacques Chirac se félicite de l'accord réalisé à Bruxelles sur le projet de constitution mais ne parle toujours pas de consulter les citoyens".  L'EUROPE A 25 SURMONTE L'OBSTACLE DE LA CONSTITUTION rapporte LES ECHOS soulignant cependant que "le texte reste en retrait des attente d'une Europe fédérale". UNE CONSTITUTION POUR 450 MILLIONS D'EUROPEENS explique LA CROIX évoquant "une étape historique", selon le président Jacques Chirac. BRUXELLES PRET A REVISER LE PACTE DE STABILTE affirme LA TRIBUNE après "avoir pris connaissance d'un rapport que la commission européenne doit adopter jeudi et qui préconise une application assouplie du critère de déficit".

Mais, alors que "L'Euro fait vibrer les foules, écrit l'éditorialiste de la NOUVELLE REPUBLIQUE DU CENTRE-OUEST, l'Europe les laisse indifférentes et il aura fallu toute la pugnacité de Jacques Chirac pour décrocher les Français des soucis de l'équipe tricolore de foot et pour leur affirmer que ce 18 juin 2004 a bel et bien été un jour historique"...

Et c'est ce que pense d'assez nombreux quotidiens, ce matin, dans l'hexagone... "Voilà donc une constitution pour 450 millions d'Européens", titre en Une LA CROIX, un texte "historique" pour la nouvelle "Grande Europe"... Reste à expliquer cet évènement majeur aux parlements nationaux et aux opinions publiques", estime ce journal qui se demande "pourquoi les grands évènements de la constitution européenne se vivent ainsi en catimini"...

Pour le quotidien LE MONDE, également, il s'agit bien de "l'accord historique du 18 juin", "âprement négocié" d'ailleurs, après que la Pologne "ait livré un baroud d'honneur pour Dieu". "Accord à l'arraché", soulignent Les Echos, pour qui tout de même, "Cette Europe à 25 vient de surmonter l'obstacle de la constitution", et même si le texte reste en retrait des attentes d'une Europe fédérale". Désormais, selon LA TRIBUNE, "La Constitution est entre les mains des peuples".

"Mais reste, souligne ce journal, à organiser la succession de Prodi et à désigner le futur président de la commission, et là, pas de consensus. On a renvoyé à plus tard la mission de trouver l'homme providentiel". C'est d'ailleurs le principal de titre de Une du FIGARO : "La commission de Bruxelles, c'est la nouvelle bataille européenne". "L'Elysée affirme ne pas avoir de candidat, même si on cite parmi d'autres le nom de Michel Barnier, l'actuel ministre des Affaires Etrangères. D'après le chroniqueur politique Philippe Alexandre, dans FRANCE-SOIR, "le rêve secret de Chirac pour l'Europe serait d'installer... Alain Juppé, son ancien premier ministre, actuellement président presque démissionnaire de son parti, dans le fauteuil de président de la Commission Européenne"...

En tout cas, il y a polémique autour de cette nomination qui, souligne LA CROIX, a failli gâcher les travaux de ce sommet européen, Jacques Chirac notamment ayant récusé tout candidat issu d'un pays non-membre de l'Euro. Un diktat qui irrite le Britannique Tony Blair qui avait lui aussi son candidat.

Quant à L'HUMANITE, "Il s'inquiète à l'avance de ce que les Français soient privés de referendum sur cette constitution que le journal juge indéfendable. Le débat européen se déroulant décidément "loin, loin très des peuples", estime l'éditorialiste du quotidien communiste.

LE FIGARO – EDITO

"L'incapacité des Vingt-Cinq à désigner le prochain président de la Commission en dit long sur les blocages qui entravent leur action. C'est bien dommage, car l'on pouvait espérer que l'accord sur la Constitution donnerait, au moins, un nouveau souffle à l'entreprise européenne. À un moment crucial de l'histoire de notre continent, personne ne s'impose pour conduire l'exécutif européen. En soi, ce constat est affligeant. Bruxelles est pourtant un vivier de fins politiques et d'habiles gestionnaires. Parmi ceux qui sont passés par là, ce ne sont pas les personnalités brillantes qui manquent, et l'on ne peut même pas redouter que le président sortant, Romano Prodi, puisse faire de l'ombre à son successeur... (...) Il est temps que les dirigeants européens cessent de rejouer indéfiniment les joutes de l'an dernier et se concentrent sur l'avenir qui est le nôtre. Que le prochain président de la Commission soit issu d'un pays participant à toutes les politiques européennes est une exigence tout à fait
logique.(...)

L'HUMANITÉ - EDITO

"À entendre les dirigeants européens commenter les résultats de leur premier sommet à vingt-cinq et se féliciter de l'adoption du projet de constitution, on en oublierait presque les résultats des élections du 13 juin. Moins d'une semaine se sera donc déroulée depuis le record d'abstention qui a marqué le renouvellement du Parlement de Strasbourg, que Jacques, Gerhard, Tony et les autres embouchent les trompettes du sacre de l'Europe libérale, célèbrent une journée "historique", dont il est "important de rendre compte aux Français", de préciser le président français. Après coup. (...) Les élections européennes ont délivré un message que les dirigeants des pays membres s'obstinent à ne pas entendre : les peuples, en France comme ailleurs, ne veulent pas que l'Europe se fasse sans eux, car ils savent, d' expérience, qu'une telle Europe se ferait contre eux. La bataille pour le débat autour du projet européen, pour un référendum, a commencé."

Revue de presse RFI