Dr. Andreï Kovatchev, eurodéputé : interview pour Radio Bulgarie
Andreï Kovatchev, eurodéputé : le Traité de Lisbonne et la démocratie européenne.
Par Tatiana Obretenova, Radio Bulgarie.
Le Traité de Lisbonne, qui est entré en vigueur au 1 décembre 2009, accorde plus de prérogatives au Parlement européen, qui est la seule institution européenne à être élue par les citoyens des pays membres. Est-ce assez ?
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Le sujet était parmi les questions de la conférence internationale qui s’est déroulée fin janvier à Sofia sur le thème “l’Europe en 2020 – Visions citoyennes”. Des organisations non gouvernementales bulgares et étrangères, des chercheurs d’universités et des députés européens ont balayé toute la problématique liée à l’avenir de l’Europe et à ce que sera sa projection en 2020.
Andreï Kovatchev, eurodéputé du Parti Populaire Européen et membre de la Commission pour les relations extérieures, explique :
« Cela fait beaucoup de temps que le débat sur le manque de démocratie, et sur la légitimité du Conseil de l’UE et de la Commission européenne existe entre les pays membres. La raison en est qu’ils ne sont pas élus par les citoyens européens. En ce sens, le Traité de Lisbonne est un premier compromis sur la hausse du niveau de démocratie des institutions européennes, et sur l’implémentation de politiques plus transparentes et plus proches de la population. Cela est rendu en possible en partie avec l’introduction d’initiatives européennes des citoyens. Ils peuvent demander que la Commission européenne prennent en compte leur avis s’ils rassemblent un million de signatures issus d’au moins 9 pays différents. Cela rend le parlement plus important, aussi. C’est pour cette raison que j’estime que le Traité de Lisbonne est un bon premier pas vers la démocratisation de l’Europe, et vers la participation des citoyens à la formulation des politiques européennes. »
Andreï Kovatchev pense aussi que le débat sur l’identité européenne et l’identité nationale fait rage dans tous les pays membres. « J’aimerais bien voir ce débat prendre le devant de la scène en Bulgarie », affirmet-t-il. En ce qui concerne l’interpénétration de plus en plus étroite des prérogatives des parlements nationaux avec celles du Parlement européen dans le cadre du développement européen jusqu’en 2020, Kovatchev est certain que le rôle des parlements nationaux ne fera que croître davantage. « Il est très important que les parlements nationaux aient la possibilité d’influer sur les décisions prises par Bruxelles, ce qui est garanti par le principe de subsidiarité. Toute décision qui peut être prise de façon plus efficace au niveau national, régional ou local, doit être prise à ce niveau », explique Kovatchev, avant d’ajouter :
« C’est la même chose en Bulgarie. Une décision peut être prise de façon plus efficace et plus rapide à la municipalité, et non pas au niveau régional ou gouvernemental. L’UE devrait de même laisser les parlements nationaux prendre les décisions qui peuvent être prises de façon plus efficace à ce niveau. Je donne toujours en exemple la directive européenne sur l’itinérance. Il était plus efficace de prendre cette décision au niveau européen, avec une seule directive pour réguler les tarifs de l’itinérance à travers l’UE, plutôt que de laisser les parlements nationaux en décider. »
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Version française : Damian Vodénitcharov.
Cette initiative s’inscrit dans le projet „Nous agissons avec lе Parlement Européen”, réalisé par l’Institut européen, le Portail Europe et le Centre de modernisation des politiques, avec le soutien financier de la Direction générale „Communication” du Parlement européen. Radio Bulgarie internationale est le média partenaire à ce projet.