29-05-2008
2008 – Année européenne du dialogue interculturel
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Au milieu du 19e siècle, la Britannique Favell Mortimer rédige un guide touristique des « principaux pays du monde ». Le 28 septembre 2007, le site électronique Independent.ie publiait des extraits de cet « ouvrage » qu’il qualifiait en ces termes : « le guide le plus grossier jamais écrit ». Selon Mme Mortimer « les Anglais ne sont pas très agréables pour vous tenir compagnie, car ils n’aiment pas les inconnus et ne veulent pas avoir des problèmes ». Parlant des Espagnols, Mme Mortimer prétend qu’ils sont « hautains, froids et distancés ». En ce qui concerne les Portugais, Mme Mortimer arrive à la conclusion « qu’il n’existe nulle part en Europe plus gauches et maladroits que les Portugais ». Il s’est avéré cependant que Mme Mortimer elle-même n’avait jamais quitté son patelin natal – le petit comté de Shropshire. N’empêche que le guide touristique fut édité, provoquant bien sûr pas mal de scandales à cause de la description des divers pays et nations. Aujourd’hui, ces descriptions semblent être d’actualité, car tout en nous faisant rire, elle n’en suscitent pas moins de sérieuses réflexions. Car pareils stéréotypes, transmis de génération en génération ou circulant selon l’esprit de l’époque, traduisent souvent la méconnaissance d’autrui, mais aussi le manque de respect pour les autres. Les origines ethniques ou les différences religieuses renforcent l’incompréhension réciproque dans les rapports avec des personnes issues des milieux de l’immigration. Aussi, le dialogue interculturel revêt-il aujourd’hui une importance particulière dans nos sociétés cosmopolites. C’est la raison pour laquelle l’Europe lui a consacré une année thématique.
L’année européenne du dialogue interculturel a été lancée le 8 janvier à Ljubljana, la capitale de la Slovénie. L’objectif de cette initiative consiste à contribuer à l’entente interculturelle, afin que les citoyens de l’Europe puissent vivre en harmonie dans un milieu culturel toujours plus riche et varié. C’est aussi la raison du choix de la devise de l’Année : Ensemble dans la diversité. Les échanges sous forme de dialogue interculturel sont le meilleur moyen de combattre les préjugés. Peu importe qu’il s’agisse de liberté de presse et d’expression, de lutte contre la discrimination et le racisme, d’intégration des immigrés ou de politique d’éducation, les différences culturelles sont ressenties dans de nombreux domaines.
Fin juin prochain, une proposition de Directive européenne de lutte contre la discrimination des personnes handicapées sera présentée devant les membres de la Commission européenne. Cela en réponse à la campagne « Un million pour l’invalidité ». Yannis Vardakastanis est président du Forum européen des Personnes handicapées et de la Confédération grecque des Personnes handicapées. Voici ce qu’il a déclaré au micro de Radio Bulgarie :
« Depuis sa fondation il y a plus de 11 ans, le forum européen des personnes handicapées ne cesse de militer avec acharnement pour que la diversité dans notre société et dans chaque société en général, soit reflétée, reproduite dans les liens interculturels, dans le dialogue entre les civilisations. Nous avons toujours agi en sorte qu’en Europe il n’y ait pas qu’une législation, mais aussi une culture qui respecte la diversité, qui donne la parole et réserve une place à tous les citoyens européens, peu importe leur problème de santé, leur âge, leurs origines, etc. Ce qui est bien pour l’Europe c’est qu’elle est composée de pays qui ont chacun sa culture spécifique et son histoire. Bien entendu, cela peut poser des problèmes lors de l’élaboration d’une politique commune, mais, d’un autre côté, la diversité de l’Europe est quelque chose dont nous autres, Européens, devons être particulièrement fiers. Nous estimons que les jugements portés sur ce qui se passe dans chaque
pays à part en ce qui concerne l’invalidité et l’attitude à son égard dans la société respective et, sur un plan plus général, dans toute la société européenne, doivent reposer sur l’histoire concrète de chaque pays, sur ce que son peuple a vécu dans le passé, pour pouvoir être objectif. Naturellement, les conditions changent. La mondialisation amène des changements importants, pour ne pas dire drastiques dans la façon dont telle société est organisée et fonctionne. Petit à petit, les frontières nationales s’effacent, alors que les conceptions et les approches communes s’affirment de plus en plus. L’élaboration et l’adoption d’une directive européenne contre la discrimination dans tous les domaines de la législation au sein de l’UE en rapport avec l’invalidité est un rêve , une aspiration commune de dizaines de millions d’européens handicapés et en ma qualité de président du Forum européen des personnes handicapées au cours des neuf dernières années, je me sens heureux d’avoir exprimé leurs aspirations. La campagne « Un million pour l’invalidité » que nous avons organisée l’année dernière a rassemblé environ un million et demi de signatures en faveur de la demande d’une directive. Au niveau européen, les choses avancent dans le bon sens. A notre connaissance, la Commission européenne proposera prochainement l’adoption d’une telle directive. Reste à voir son contenu. Nous voulons une directive qui combatte dans l’UE la discrimination dans tous les domaines – les biens, les services, l’enseignement, les assurances sociales, les questions de l’emploi qui figurent déjà dans la Directive 2000, la société informatique, le milieu adapté, les transports – tout ce qui garantit que tel citoyen handicapé peut vivre en toute égalité de droits, aller où il veut et avec qui il veut, comme bon lui semble, dans des conditions de sécurité et d’indépendance, sans se heurter à des obstacles à chaque pas dans sa vie. »
Il y a environ deux mois, Mme Mariela Baeva, députée européenne bulgare du groupe des libéraux et des démocrates européens organisait à Sofia une réunion consacrée aux problèmes des personnes handicapées et à l’accessibilité du lieu de travail.
« L’accès au marché de l’emploi est toujours insatisfaisant pour les personnes handicapées en Bulgarie, mais le fait est aussi que cela n’est pas valable uniquement pour notre pays et pour l’UE – dit-elle. – Il ne faut pas oublier que chez les personnes handicapées le taux de chômage est deux fois plus grand que pour les autres. Cela dit, il serait bien que la Bulgarie réfléchisse très bien sur les initiatives qu’elle pourrait lancer tant au niveau national qu’au niveau régional pour l’intégration des personnes handicapées sur le marché de l’emploi. Ce n’est pas par hasard qu’à la réunion que nous avons tenue à Sofia, nous avons invité aussi des représentants des milieux d’affaires. Il existe tout de même dans certains pays de l’Union – en Italie par exemple la bonne pratique de proposer à des personnes handicapées des emplois dans des petites et moyennes entreprises, ainsi que dans de grandes compagnies. Il serait bien que la Bulgarie adopte à cet égard sa propre approche du problème, selon la structure de son marché de l’emploi, les besoins de l’économie et la nécessité de mettre aussi l’accent sur l’aspect social du problème. »
Savons-nous communiquer sans préjugés avec les différentes cultures ? Telle est la question de notre enquête d’aujourd’hui. Voici quelques unes des réponses :
« Je ne pense pas que nous savons nous débarrasser de nos préjugés, surtout parce que la Bulgarie n’est pas un pays cosmopolite comme par exemple la Grande Bretagne, la France ou les Etats-Unis – estime Maria Jeliazkova, experte en relations
internationales. – C’est à dire que nous n’avons pas, chez nous, un mouvement permanent de personnes de cultures, de races et d’ethnies différentes. C’est la raison pour laquelle en principe nous manquons simplement d’expérience face aux différences. Dans certains cas, nous avons aussi des préjugés. Pour les surmonter, il faudrait dès le début, dans la famille et à l’école, parler beaucoup plus aux enfants des différentes cultures. Car toute discrimination est due avant tout à l’ignorance. L’ouverture des frontières à l’Europe et au monde signifie plus de mobilité pour les Bulgares. Ainsi, nous pouvons vraiment voir et comprendre ce qu’une société cosmopolite et en prendre un bon exemple. »
« Toute la culture bulgare, tout ce qui a formé au cours des siècles ce que nous représentons aujourd’hui nous autres, Bulgares, est le produit d’une cohabitation séculaire de différentes ethnies et cultures – dit Andredi Melamed qui est historien. – Proto-bulgares,
Slaves, Grecs, Juifs, Arméniens, Géorgiens – tout ce conglomérat se trouve, avec aussi la base posée par les Thraces anciens, à l’origine de ce que nous, Bulgares, sommes aujourd’hui. Nous représentons un tel mélange qu’il est difficile de trouver plus tolérant que le Bulgare. Autre trait particulier du Bulgare – l’inconnu ne le rend pas indifférent. Il est curieux par nature, il veut savoir. Dernièrement, on voit se manifester un certain esprit pseudo-patriotique, mais je pense qu’il est condamné. Un des grands avantages du système d’enseignement bulgare est que les Bulgares ont toujours su beaucoup plus de choses sur l’Europe que l’Europe n’en sait sur la Bulgarie. Et maintenant que nous sommes entrés dans l’UE, nous en saurons encore davantage. Aujourd’hui,
il y a aussi l’Europe qui apprend plus de choses sur la Bulgarie, ne serait-ce que par les trésors d’or de l’antiquité bulgare. »
«Je n’éprouve aucun préjugé à l’égard de personnes d’autres cultures – dit Ergul Bayraktarova qui est journaliste. – Je me comporterais de la même façon avec tout le monde, peu importe de quoi il s’agit – d’aide ou de travail en commun. Quand j’étais étudiante à Istanbul, j’avais des amis du Japon, d’Amérique, d’Afghanistan et du Soudan. On s’entendait parfaitement. Chacun de nous était marqué par sa culture, différente des autres, mais plus on passait du temps ensemble, plus on apprenait des choses l’un sur l’autre. Istanbul est une ville cosmopolite et il y a beaucoup d’étrangers. Les Turcs ont l’habitude de l’hospitalité et de la compréhension. D’ailleurs, il n’existe pas sur ce point de grande différence entre la Turquie et la Bulgarie. Avec l’ouverture des frontières, les conceptions du monde des gens ne cessent de changer. En principe, pour être plus tolérant à l’égard des autres, il faut d’abord aimer les gens autour de soi et apprécier sa propre culture. »
« L’art de la communication n’est pas une chose constante, ça se développe et ça se cultive – dit Silvia Emiriyan qui est ingénieur du son. – Cela est lié à la connaissance de la culture des autres. Ces dernières années on a beaucoup fait et on continue de faire des efforts pour faire connaître aux gens différentes cultures – par le biais d’Internet, par l’élaboration de nombreux projets et programmes etc. Moi personnellement, en tant que représentante d’une minorité, je n’ai jamais ressenti une attitude différente ou des préjugés à mon égard. N’empêche qu’il y a des choses que les Bulgares ne comprennent pas. Si nous savions plus de choses sur les Roms par exemple, nous pourrions être plus tolérants à leur égard. Je pense que la meilleure chose à faire pour que les gens puissent vivre ensemble, c’est d’agir dans le sens de l’interpénétration de leurs cultures. »
Le Marché européen qui s’est tenu le 17 mai en France, à Saint-Germain en Laye, dans les Yvelines est un bon exemple de dialogue interculturel. Parmi les participants il y avait aussi des représentants de l’organisation Maison de l’Europe des Yvelines qui y avaient installé leur bureau d’information. Y ont eu lieu aussi deux tables rondes ayant comme sujet: « Le manuel d’histoire franco-allemand – premier pas vers un manuel d’histoire européenne commune » et « Le développement durable – priorité clef de la prochaine présidence française de l’UE ».
Chers auditeurs, cette rubrique est diffusée par Radio Bulgarie, RFI-Roumanie et Yvelines Radio de France dans le cadre du projet « Maintenant agissons ensemble avec le Parlement européen », exécuté par l’Institut européen. Vos questions, commentaires, suggestions et propositions sont les bienvenus à la rédaction française de Radio Bulgarie et à l’adresse électronique info@europe.bg Pour plus de détails, veuillez consulter le site Internet http://parliament.europe.bg
Eli Guekova, Diana Hristakieva, Maya Pelovska, Blagorodna Gueorguieva
Présenté par Ivan Avouski
L’année européenne du dialogue interculturel a été lancée le 8 janvier à Ljubljana, la capitale de la Slovénie. L’objectif de cette initiative consiste à contribuer à l’entente interculturelle, afin que les citoyens de l’Europe puissent vivre en harmonie dans un milieu culturel toujours plus riche et varié. C’est aussi la raison du choix de la devise de l’Année : Ensemble dans la diversité. Les échanges sous forme de dialogue interculturel sont le meilleur moyen de combattre les préjugés. Peu importe qu’il s’agisse de liberté de presse et d’expression, de lutte contre la discrimination et le racisme, d’intégration des immigrés ou de politique d’éducation, les différences culturelles sont ressenties dans de nombreux domaines.
Fin juin prochain, une proposition de Directive européenne de lutte contre la discrimination des personnes handicapées sera présentée devant les membres de la Commission européenne. Cela en réponse à la campagne « Un million pour l’invalidité ». Yannis Vardakastanis est président du Forum européen des Personnes handicapées et de la Confédération grecque des Personnes handicapées. Voici ce qu’il a déclaré au micro de Radio Bulgarie :
« Depuis sa fondation il y a plus de 11 ans, le forum européen des personnes handicapées ne cesse de militer avec acharnement pour que la diversité dans notre société et dans chaque société en général, soit reflétée, reproduite dans les liens interculturels, dans le dialogue entre les civilisations. Nous avons toujours agi en sorte qu’en Europe il n’y ait pas qu’une législation, mais aussi une culture qui respecte la diversité, qui donne la parole et réserve une place à tous les citoyens européens, peu importe leur problème de santé, leur âge, leurs origines, etc. Ce qui est bien pour l’Europe c’est qu’elle est composée de pays qui ont chacun sa culture spécifique et son histoire. Bien entendu, cela peut poser des problèmes lors de l’élaboration d’une politique commune, mais, d’un autre côté, la diversité de l’Europe est quelque chose dont nous autres, Européens, devons être particulièrement fiers. Nous estimons que les jugements portés sur ce qui se passe dans chaque
pays à part en ce qui concerne l’invalidité et l’attitude à son égard dans la société respective et, sur un plan plus général, dans toute la société européenne, doivent reposer sur l’histoire concrète de chaque pays, sur ce que son peuple a vécu dans le passé, pour pouvoir être objectif. Naturellement, les conditions changent. La mondialisation amène des changements importants, pour ne pas dire drastiques dans la façon dont telle société est organisée et fonctionne. Petit à petit, les frontières nationales s’effacent, alors que les conceptions et les approches communes s’affirment de plus en plus. L’élaboration et l’adoption d’une directive européenne contre la discrimination dans tous les domaines de la législation au sein de l’UE en rapport avec l’invalidité est un rêve , une aspiration commune de dizaines de millions d’européens handicapés et en ma qualité de président du Forum européen des personnes handicapées au cours des neuf dernières années, je me sens heureux d’avoir exprimé leurs aspirations. La campagne « Un million pour l’invalidité » que nous avons organisée l’année dernière a rassemblé environ un million et demi de signatures en faveur de la demande d’une directive. Au niveau européen, les choses avancent dans le bon sens. A notre connaissance, la Commission européenne proposera prochainement l’adoption d’une telle directive. Reste à voir son contenu. Nous voulons une directive qui combatte dans l’UE la discrimination dans tous les domaines – les biens, les services, l’enseignement, les assurances sociales, les questions de l’emploi qui figurent déjà dans la Directive 2000, la société informatique, le milieu adapté, les transports – tout ce qui garantit que tel citoyen handicapé peut vivre en toute égalité de droits, aller où il veut et avec qui il veut, comme bon lui semble, dans des conditions de sécurité et d’indépendance, sans se heurter à des obstacles à chaque pas dans sa vie. »
Il y a environ deux mois, Mme Mariela Baeva, députée européenne bulgare du groupe des libéraux et des démocrates européens organisait à Sofia une réunion consacrée aux problèmes des personnes handicapées et à l’accessibilité du lieu de travail.
« L’accès au marché de l’emploi est toujours insatisfaisant pour les personnes handicapées en Bulgarie, mais le fait est aussi que cela n’est pas valable uniquement pour notre pays et pour l’UE – dit-elle. – Il ne faut pas oublier que chez les personnes handicapées le taux de chômage est deux fois plus grand que pour les autres. Cela dit, il serait bien que la Bulgarie réfléchisse très bien sur les initiatives qu’elle pourrait lancer tant au niveau national qu’au niveau régional pour l’intégration des personnes handicapées sur le marché de l’emploi. Ce n’est pas par hasard qu’à la réunion que nous avons tenue à Sofia, nous avons invité aussi des représentants des milieux d’affaires. Il existe tout de même dans certains pays de l’Union – en Italie par exemple la bonne pratique de proposer à des personnes handicapées des emplois dans des petites et moyennes entreprises, ainsi que dans de grandes compagnies. Il serait bien que la Bulgarie adopte à cet égard sa propre approche du problème, selon la structure de son marché de l’emploi, les besoins de l’économie et la nécessité de mettre aussi l’accent sur l’aspect social du problème. »
Savons-nous communiquer sans préjugés avec les différentes cultures ? Telle est la question de notre enquête d’aujourd’hui. Voici quelques unes des réponses :
« Je ne pense pas que nous savons nous débarrasser de nos préjugés, surtout parce que la Bulgarie n’est pas un pays cosmopolite comme par exemple la Grande Bretagne, la France ou les Etats-Unis – estime Maria Jeliazkova, experte en relations
internationales. – C’est à dire que nous n’avons pas, chez nous, un mouvement permanent de personnes de cultures, de races et d’ethnies différentes. C’est la raison pour laquelle en principe nous manquons simplement d’expérience face aux différences. Dans certains cas, nous avons aussi des préjugés. Pour les surmonter, il faudrait dès le début, dans la famille et à l’école, parler beaucoup plus aux enfants des différentes cultures. Car toute discrimination est due avant tout à l’ignorance. L’ouverture des frontières à l’Europe et au monde signifie plus de mobilité pour les Bulgares. Ainsi, nous pouvons vraiment voir et comprendre ce qu’une société cosmopolite et en prendre un bon exemple. »
« Toute la culture bulgare, tout ce qui a formé au cours des siècles ce que nous représentons aujourd’hui nous autres, Bulgares, est le produit d’une cohabitation séculaire de différentes ethnies et cultures – dit Andredi Melamed qui est historien. – Proto-bulgares,
Slaves, Grecs, Juifs, Arméniens, Géorgiens – tout ce conglomérat se trouve, avec aussi la base posée par les Thraces anciens, à l’origine de ce que nous, Bulgares, sommes aujourd’hui. Nous représentons un tel mélange qu’il est difficile de trouver plus tolérant que le Bulgare. Autre trait particulier du Bulgare – l’inconnu ne le rend pas indifférent. Il est curieux par nature, il veut savoir. Dernièrement, on voit se manifester un certain esprit pseudo-patriotique, mais je pense qu’il est condamné. Un des grands avantages du système d’enseignement bulgare est que les Bulgares ont toujours su beaucoup plus de choses sur l’Europe que l’Europe n’en sait sur la Bulgarie. Et maintenant que nous sommes entrés dans l’UE, nous en saurons encore davantage. Aujourd’hui,
il y a aussi l’Europe qui apprend plus de choses sur la Bulgarie, ne serait-ce que par les trésors d’or de l’antiquité bulgare. »
«Je n’éprouve aucun préjugé à l’égard de personnes d’autres cultures – dit Ergul Bayraktarova qui est journaliste. – Je me comporterais de la même façon avec tout le monde, peu importe de quoi il s’agit – d’aide ou de travail en commun. Quand j’étais étudiante à Istanbul, j’avais des amis du Japon, d’Amérique, d’Afghanistan et du Soudan. On s’entendait parfaitement. Chacun de nous était marqué par sa culture, différente des autres, mais plus on passait du temps ensemble, plus on apprenait des choses l’un sur l’autre. Istanbul est une ville cosmopolite et il y a beaucoup d’étrangers. Les Turcs ont l’habitude de l’hospitalité et de la compréhension. D’ailleurs, il n’existe pas sur ce point de grande différence entre la Turquie et la Bulgarie. Avec l’ouverture des frontières, les conceptions du monde des gens ne cessent de changer. En principe, pour être plus tolérant à l’égard des autres, il faut d’abord aimer les gens autour de soi et apprécier sa propre culture. »
« L’art de la communication n’est pas une chose constante, ça se développe et ça se cultive – dit Silvia Emiriyan qui est ingénieur du son. – Cela est lié à la connaissance de la culture des autres. Ces dernières années on a beaucoup fait et on continue de faire des efforts pour faire connaître aux gens différentes cultures – par le biais d’Internet, par l’élaboration de nombreux projets et programmes etc. Moi personnellement, en tant que représentante d’une minorité, je n’ai jamais ressenti une attitude différente ou des préjugés à mon égard. N’empêche qu’il y a des choses que les Bulgares ne comprennent pas. Si nous savions plus de choses sur les Roms par exemple, nous pourrions être plus tolérants à leur égard. Je pense que la meilleure chose à faire pour que les gens puissent vivre ensemble, c’est d’agir dans le sens de l’interpénétration de leurs cultures. »
Le Marché européen qui s’est tenu le 17 mai en France, à Saint-Germain en Laye, dans les Yvelines est un bon exemple de dialogue interculturel. Parmi les participants il y avait aussi des représentants de l’organisation Maison de l’Europe des Yvelines qui y avaient installé leur bureau d’information. Y ont eu lieu aussi deux tables rondes ayant comme sujet: « Le manuel d’histoire franco-allemand – premier pas vers un manuel d’histoire européenne commune » et « Le développement durable – priorité clef de la prochaine présidence française de l’UE ».
Chers auditeurs, cette rubrique est diffusée par Radio Bulgarie, RFI-Roumanie et Yvelines Radio de France dans le cadre du projet « Maintenant agissons ensemble avec le Parlement européen », exécuté par l’Institut européen. Vos questions, commentaires, suggestions et propositions sont les bienvenus à la rédaction française de Radio Bulgarie et à l’adresse électronique info@europe.bg Pour plus de détails, veuillez consulter le site Internet http://parliament.europe.bg
Eli Guekova, Diana Hristakieva, Maya Pelovska, Blagorodna Gueorguieva
Présenté par Ivan Avouski