09-10-2008
Les équipes des députés européens : qui sont les assistants des parlementaires européens ?
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Dans cette nouvelle édition au titre du projet “ Maintenant – agissons avec le Parlement européen ”, Radio Bulgarie Internationale, le Portail EUROPE et l ’ Institut européen vous invitent à faire la connaissance des assistants et conseillers des députés européens.
Le travail des députés européens est lié à une interminable navette entre Bruxelles, Strasbourg et leur propre pays, à leur participation à des séances plénières et aux travaux de différentes commissions, à l’élaboration de lois qui concernent l’avenir de l’Europe, à l’étude et à la préparation de nombreux rapports, à des entretiens avec des citoyens et des lobbyistes. Pour remplir tous ces devoirs, chaque député européen a à sa disposition un important budget et une équipe d’assistants et de stagiaires. Interrogée par Radio Bulgarie, Marjory van den Broeke, Directrice du Service de presse du Parlement européen a expliqué qu’un total d’environ 4 à 5 mille employés travaillent au Parlement européen. Ils peuvent être divisés en quelques groupes. Il y a ceux qui s’occupent de différentes questions administratives, techniques et autres. D’autres s’occupent des relations publiques. Les divers groupes parlementaires disposent eux aussi de leur propre personnel qui s’occupe de questions politiques. Enfin, les députés européens ont eux-mêmes le droit de choisir et d’engager leurs collaborateurs personnels. – dixit Mme Van den Broeke, avant d’expliquer le principe suivant lequel ces gens sont nommés et rémunérés.
“Pour ce faire, au Parlement est disponible un budget d’environ de maximum 16 000 euro par mois. Donc, un député peut employer un, deux trois… autant d’assistants qu’il veut. Il ou elle est libre de donner le salaire qu’il estime convenable. On a des donnes sur les assistants qui travaillent ici, à Brussels. Ils sont accrédités au Parlement Européen et leur chiffre est un peu plus que mille. Mais les députes ne travaillent pas seulement à Brussels ou a Strasbourg. Souvent (et c’est normal) ils travaillent aussi dans leurs Etats-membres avec leurs votants. Donc, ils emploient des assistants dans leurs Etats-membres. La, le Parlement ne sait pas exactement combien d’assistants un seul député a, mais par exemple, quelqu’un qui est membre de la Commission du budget, va normalement employer un assistant qui connaît bien les choses économiques et financières. Un député qui est membre de la Commission Environnement va choisir quelqu’un qui est biologiste ou écologiste. Normalement, ce sont les députés qui sont responsables pour le travail et surveillent ce que leurs assistants font. Mais aucun employeur ne peut être responsable pur tout. Donc, il est responsable pour le résultat du travail.
Ce système que je viens de décrire, va changer après les élections en juin 2009. Il y aura deux catégories d’assistants. Ceux qui travaillent a Brussels et qui sont accrédités, ils vont avoir un salaire plutôt européen. Ce n’est pas tout à fait la même chose qu’un fonctionnaire, parce qu’il passe des concours etc... Mais ce sera un statut séparé. Pour les assistants qui travaillent dans les Etats-membres, la il y aura un système un peu différent – le recrutement et surtout le payement va avoir lieu par le biais d’une Association reconnue dans cette matière. Ce sont les changements les plus importants. C’est normal que les députés gardent leur choix libre des assistants, parce qu’ils doivent travailler très proche avec eux et doivent les connaître très bien. Donc, la façon de travailler et la compétence restent les mêmes. ”
Les amendements qui ont été votés au Règlement qui régit la fonction des députés européens ont été provoqués par un grand scandale qui a éclaté suite aux pratiques frauduleuses de certains députés européens d’engager comme collaborateurs des membres de leur famille. A la mi-juillet dernier, le Bureau du Parlement européen approuvait les nouvelles mesures d’application du règlement, visant une plus grande transparence dans les travaux de l’organisme législatif européen. Ces nouvelles mesures entreront en vigueur en 2009, après les élections au Parlement européen. Les nouvelles règles expliquent de façon très précise et détaillée ce que ledit « conflit d’intérêts » signifie. Voici ce qu’en pense Mme Diana Wallis, membre du Bureau du Parlement européen et un des quatre vice-présidents du Parlement européen.
“J’estime que ce problème présente deux aspects. D’une part, il faut que celui qui travaille auprès d’un député européen lui soit proche, qu’il s’établisse entre eux une atmosphère de confiance, sur la base de contacts personnels relevant du privé. D’autre part, les relations établies doivent être totalement transparentes. Moi personnellement, lorsque j’ai recruté un nouvel assistant, j’ai fait passer une annonce sur tous les sites possibles, pour pouvoir brasser le plus grand nombre de candidatures. Et au final, plus de 400 personnes ont répondu. Le recrutement s’est fait dans les règles de la transparence. A l’heure actuelle, toute cette procédure est gérée par le député européen lui-même, c’est lui qui a le dernier mot quand il s’agit de nommer son futur assistant. Ce que nous voudrions mettre en œuvre à partir de 2009 c’est un système formalisé et normalisé de recrutement des assistants, en établissant dès le départ et clairement le profil du poste, ses responsabilités et la rémunération. Techniquement, cette procédure sera complexe. Car il faudra placer les assistants sous l’autorité d’un service du personnel, ce qui revient à dire qu’ils auraient un statut proche de celui des fonctionnaires européens. Toujours est-il que nous conserverons ce lien personnel privilégié qui lie le député européen à son assistant.”
Pour un assistant, le plus important est d’être suffisamment qualifié afin d’être en mesure d’aider le député européen dans son travail quotidien, estime Daniela Penkova. Elle-même a travaillé pendant longtemps dans le secteur non gouvernemental, dans des organisations comme Société ouverte et l’Institut européen, où elle s’est occupé de l’organisation de différentes manifestations liées à l’intégration européenne de la Bulgarie. Autrement, Daniela Penkova est ingénieur diplômé et elle est aussi titulaire d’un diplôme d’Intégration européenne à l’Université d’économie nationale et mondiale. A l’heure qu’il est elle travaille comme assistante parlementaire au cabinet du député européen bulgare Nikolay Mladenov.
“Mes collègues et moi, nous avons une formation et des compétences qui correspondent aux dossiers traités par le député européen auquel nous sommes rattachés, en l’occurrence Nikolaï Mladénov. Mes deux collègues ont des diplômes de sciences économiques, l’un d’entre eux a fait une spécialisation à Paris, le second a travaillé auprès du cabinet de Madame Mégléna Kounéva. Moi-même, je travaille depuis 15 ans dans l’intégration européenne, bref nous sommes tous des experts en la matière. Bien entendu la connaissance des langues étrangères est un atout – au minimum une langue, la deuxième étant quasi-obligatoire… Je connais des collègues qui jonglent librement avec trois langues, ce qui est un sérieux avantage pour travailler au parlement européen. Dans la salle plénière, chacun parle dans sa langue maternelle et s’est là que se déroule le vote. Donc, pour communiquer, il convient de parler plusieurs langues pour pouvoir s’intégrer dans cette mini-cité appelée Parlement européen avec ses 5 000 à 7000 collaborateurs répartis entre ses trois sièges – Bruxelles, Luxembourg ou Strasbourg. J’ai la chance de travailler dans une équipe très soudée, nous avons toujours formé une belle famille où l’esprit d’entente règne. Et comme l’agenda de Nikolaï Mladénov est très chargé, il lui arrive parfois d’avoir entre 15 et 30 rendez-vous, l’organisation doit être impeccable. Et je crois que nous nous débrouillons assez bien.”
Quelles sont les responsabilités et les obligations d’un assistant parlementaire? La réponse de Daniela Penkova :
“Si un député européen est actif, il cherche à prendre plus de dossiers, à faire plus de propositions d’amendements, et ainsi de suite…Et pour mener à bien ses actions, il doit s’appuyer sur ses assistants. Car il lui est parfois impossible de prendre connaissance de toute cette pile de documents qui arrivent au Parlement pour avis ou pour être examinés par les différentes commissions. Tenez, par exemple, Nikolay Mladénov est membre de deux commissions – la Commission sur le marché intérieur et la protection du consommateur, et la Commission à la politique extérieure, notamment la sous-commission chargée des questions de la défense et de la sécurité. Il est également présent dans trois délégations assurant les contacts avec l’Afghanistan, Israël et l’Irak. Vous comprenez qu’il lui faille de l’aide. Chaque député a le droit d’engager des assistants dans le cadre du budget mensuel qui lui est dévolu. Dans notre bureau, nous sommes trois, dont deux l’assistent dans son travail spécifique au sein des deux commission, et moi-même, j’ai en charge l’ensemble de la coordination du travail, à tous les niveau, je gère son planning, ses rendez-vous, et bien entendu, je m’occupe aussi de son activité en Bulgarie. Car chaque député européen doit aussi travailler pour ceux qui l’ont élu dans son pays d’origine.”
Daniela nous a confié qu’en dépit de ses nombreux engagements, son travail lui fait vivre plein de moments agréables. Mais que les problèmes et les situations critiques ne manquent pas eux non plus. Et Daniela de nous raconter comment se passe sa journée de travail comme assistante parlementaire.
“ Le déroulement de ma journée est directement calquée sur celle de Nikolay Mladénov. Nous arrivons le matin autour de 8H30 – 9H00. Si Nikolay Mladénov a des réunions de ses commissions plus tôt, nous aussi, nous sommes là dès 7H30. Il y a toujours des documents à lire, des textes à préparer, répondre au courrier électronique, fixer les rendez-vous en fonction de l’agenda…Le courrier, par exemple, demande beaucoup de temps. Nous autres, assistants, nous avons le droit de prendre des cours de langue, organisés par le Parlement européen. La plupart d’entre eux se sont mis au français. Donc, il m’arrive souvent d’écourter mon déjeuner pour me consacrer pendant deux heures et demi à l’apprentissage du français. L’après-midi est réservé aux différents rendez-vous surtout quand Nikolay Mladénov à des réunions dans les deux commissions. Il doit rencontrer des représentants des parties intéressées. Le lobbying est fortement développé à Bruxelles où arrivent sans cesse des demandes de modifications dans la législation. A ce programme déjà chargé il faut ajouter les incontournables conversations téléphoniques. Et nous arrivons ainsi vers 17H00 - 18H00 après quoi chacun de nous se consacre à ses occupations préférées hors service. Moi personnellement, j’aime beaucoup me balader. Et contrairement à ce qu’on pense et dit, on se retrouve souvent entre bulgares. Une vraie grande famille...”
La pratique montre qu’un député européen peut engager comme assistant une personne qui, tout en restant dans l’Union européenne, n’est pas obligatoirement issue de son pays d’origine. Tel est le cas du député européen bulgare Christian Viguénine qui a choisi pour assistant le Français Etienne Cuche :
“Christian Viguénine et moi, nous sommes rencontrés en juin 2007, peu après les elections des députés bulgares au Parlement européen. Mon engagement avec lui est le résultat d'un intérêt mutuel à travailler ensemble. En ce qui me concerne, j'etais déjà présent au Parlement européen depuis un certain temps et je cherchais à offrir mes services à un député des nouveaux Etats membres, en provenance d'Europe centrale et orientale. Christian Viguénine, quant à lui, a vu un intérêt à embaucher un assistant venant d'un ancien Etat membre, avec une expérience du Parlement européen, qui puisse lui apporter la perspective, les connaissances et les contacts de l'"ancienne" Europe. Je pense que nous gagnons tous à mieux dialoguer entre Ouest et est, afin de créer une Europe unie. En outre, j'avais une maîtrise des dossiers sur lesquels il est spécialisé.”
En quoi consiste le travail concret de l’assistant ?
“Il est très varié et comporte une facette de conseil politique qui est très importante, ce qui le rend très intéressant. Mon travail consiste à aider et conseiller Christian Viguénine dans toutes ses activité de parlementaire européen. L'aspect le plus important est le conseil politique pour son travail de législateur (je le conseille et l'assiste dans ses choix, l'aide à être bien informé, lui propose des initiatives etc.) et plus généralement pour toutes ses activités politiques en tant que député européen. Un autre aspect important consiste à maintenir le lien avec les électeurs bulgares, puisque ce sont eux que M. Viguénine représente - même s'il travaille pour l'ensemble des Européens. A cet effet, je le soutien pour ses nombreuses initiatives visant à créer un contact intense avec la Bulgarie : invitation de groupes de visiteurs, promotion d'événements culturels bulgares à Bruxelles et Strasbourg, ouverture de centre d'informations du député dans différentes villes de Bulgarie, participation à des conférences en Bulgarie, etc.”
Avez-vous du plaisir à travailler comme assistant d’un euro-député ?
“Tout à fait puisque mon travail est passionant. Il est aussi très prenant , avec peu de temps libre ! Comme je l'ai déjá dit, la dimension politique de mon travail est importante, ce qui est intéressant. D'autre part, il faut savoir que l'équipe d'un député européen est petite, généralement deux ou trois collaborateurs, ce qui fait que chaque personne a des responsabilités importantes. Il y a une grande proximité avec le député - ce qui implique d'ailleurs une nécessaire forte relation de confiance. Il en résulte que je peux avoir une prise directe et une vraie influence sur nos activités, ce qui est fascinant.”
Et c’est la fin de ce programme diffusé par Radio Bulgarie Internationale, RFI-Roumanie et Yvelines Radio de France au titre du projet „Maintenant – agissons avec le Parlement européen”, réalisé par l’Institut européen avec le soutien financier de la Direction „Communication” du Parlement européen. Vos questions, réactions, suggestions, commentaires et propositions sont les bienvenus à notre adresse électronique info@europe.bg. Nous vous invitons encore à vous rendre sur le site http://parliament.europe.bg
Maya Pélovska, Iva Létnikova, Eléna Karkalanova, Blaga Guéorguiéva
Présenté par Sonia Vasséva et Ivan Avouski.
Le travail des députés européens est lié à une interminable navette entre Bruxelles, Strasbourg et leur propre pays, à leur participation à des séances plénières et aux travaux de différentes commissions, à l’élaboration de lois qui concernent l’avenir de l’Europe, à l’étude et à la préparation de nombreux rapports, à des entretiens avec des citoyens et des lobbyistes. Pour remplir tous ces devoirs, chaque député européen a à sa disposition un important budget et une équipe d’assistants et de stagiaires. Interrogée par Radio Bulgarie, Marjory van den Broeke, Directrice du Service de presse du Parlement européen a expliqué qu’un total d’environ 4 à 5 mille employés travaillent au Parlement européen. Ils peuvent être divisés en quelques groupes. Il y a ceux qui s’occupent de différentes questions administratives, techniques et autres. D’autres s’occupent des relations publiques. Les divers groupes parlementaires disposent eux aussi de leur propre personnel qui s’occupe de questions politiques. Enfin, les députés européens ont eux-mêmes le droit de choisir et d’engager leurs collaborateurs personnels. – dixit Mme Van den Broeke, avant d’expliquer le principe suivant lequel ces gens sont nommés et rémunérés.
“Pour ce faire, au Parlement est disponible un budget d’environ de maximum 16 000 euro par mois. Donc, un député peut employer un, deux trois… autant d’assistants qu’il veut. Il ou elle est libre de donner le salaire qu’il estime convenable. On a des donnes sur les assistants qui travaillent ici, à Brussels. Ils sont accrédités au Parlement Européen et leur chiffre est un peu plus que mille. Mais les députes ne travaillent pas seulement à Brussels ou a Strasbourg. Souvent (et c’est normal) ils travaillent aussi dans leurs Etats-membres avec leurs votants. Donc, ils emploient des assistants dans leurs Etats-membres. La, le Parlement ne sait pas exactement combien d’assistants un seul député a, mais par exemple, quelqu’un qui est membre de la Commission du budget, va normalement employer un assistant qui connaît bien les choses économiques et financières. Un député qui est membre de la Commission Environnement va choisir quelqu’un qui est biologiste ou écologiste. Normalement, ce sont les députés qui sont responsables pour le travail et surveillent ce que leurs assistants font. Mais aucun employeur ne peut être responsable pur tout. Donc, il est responsable pour le résultat du travail.
Ce système que je viens de décrire, va changer après les élections en juin 2009. Il y aura deux catégories d’assistants. Ceux qui travaillent a Brussels et qui sont accrédités, ils vont avoir un salaire plutôt européen. Ce n’est pas tout à fait la même chose qu’un fonctionnaire, parce qu’il passe des concours etc... Mais ce sera un statut séparé. Pour les assistants qui travaillent dans les Etats-membres, la il y aura un système un peu différent – le recrutement et surtout le payement va avoir lieu par le biais d’une Association reconnue dans cette matière. Ce sont les changements les plus importants. C’est normal que les députés gardent leur choix libre des assistants, parce qu’ils doivent travailler très proche avec eux et doivent les connaître très bien. Donc, la façon de travailler et la compétence restent les mêmes. ”
Les amendements qui ont été votés au Règlement qui régit la fonction des députés européens ont été provoqués par un grand scandale qui a éclaté suite aux pratiques frauduleuses de certains députés européens d’engager comme collaborateurs des membres de leur famille. A la mi-juillet dernier, le Bureau du Parlement européen approuvait les nouvelles mesures d’application du règlement, visant une plus grande transparence dans les travaux de l’organisme législatif européen. Ces nouvelles mesures entreront en vigueur en 2009, après les élections au Parlement européen. Les nouvelles règles expliquent de façon très précise et détaillée ce que ledit « conflit d’intérêts » signifie. Voici ce qu’en pense Mme Diana Wallis, membre du Bureau du Parlement européen et un des quatre vice-présidents du Parlement européen.
“J’estime que ce problème présente deux aspects. D’une part, il faut que celui qui travaille auprès d’un député européen lui soit proche, qu’il s’établisse entre eux une atmosphère de confiance, sur la base de contacts personnels relevant du privé. D’autre part, les relations établies doivent être totalement transparentes. Moi personnellement, lorsque j’ai recruté un nouvel assistant, j’ai fait passer une annonce sur tous les sites possibles, pour pouvoir brasser le plus grand nombre de candidatures. Et au final, plus de 400 personnes ont répondu. Le recrutement s’est fait dans les règles de la transparence. A l’heure actuelle, toute cette procédure est gérée par le député européen lui-même, c’est lui qui a le dernier mot quand il s’agit de nommer son futur assistant. Ce que nous voudrions mettre en œuvre à partir de 2009 c’est un système formalisé et normalisé de recrutement des assistants, en établissant dès le départ et clairement le profil du poste, ses responsabilités et la rémunération. Techniquement, cette procédure sera complexe. Car il faudra placer les assistants sous l’autorité d’un service du personnel, ce qui revient à dire qu’ils auraient un statut proche de celui des fonctionnaires européens. Toujours est-il que nous conserverons ce lien personnel privilégié qui lie le député européen à son assistant.”
Pour un assistant, le plus important est d’être suffisamment qualifié afin d’être en mesure d’aider le député européen dans son travail quotidien, estime Daniela Penkova. Elle-même a travaillé pendant longtemps dans le secteur non gouvernemental, dans des organisations comme Société ouverte et l’Institut européen, où elle s’est occupé de l’organisation de différentes manifestations liées à l’intégration européenne de la Bulgarie. Autrement, Daniela Penkova est ingénieur diplômé et elle est aussi titulaire d’un diplôme d’Intégration européenne à l’Université d’économie nationale et mondiale. A l’heure qu’il est elle travaille comme assistante parlementaire au cabinet du député européen bulgare Nikolay Mladenov.
“Mes collègues et moi, nous avons une formation et des compétences qui correspondent aux dossiers traités par le député européen auquel nous sommes rattachés, en l’occurrence Nikolaï Mladénov. Mes deux collègues ont des diplômes de sciences économiques, l’un d’entre eux a fait une spécialisation à Paris, le second a travaillé auprès du cabinet de Madame Mégléna Kounéva. Moi-même, je travaille depuis 15 ans dans l’intégration européenne, bref nous sommes tous des experts en la matière. Bien entendu la connaissance des langues étrangères est un atout – au minimum une langue, la deuxième étant quasi-obligatoire… Je connais des collègues qui jonglent librement avec trois langues, ce qui est un sérieux avantage pour travailler au parlement européen. Dans la salle plénière, chacun parle dans sa langue maternelle et s’est là que se déroule le vote. Donc, pour communiquer, il convient de parler plusieurs langues pour pouvoir s’intégrer dans cette mini-cité appelée Parlement européen avec ses 5 000 à 7000 collaborateurs répartis entre ses trois sièges – Bruxelles, Luxembourg ou Strasbourg. J’ai la chance de travailler dans une équipe très soudée, nous avons toujours formé une belle famille où l’esprit d’entente règne. Et comme l’agenda de Nikolaï Mladénov est très chargé, il lui arrive parfois d’avoir entre 15 et 30 rendez-vous, l’organisation doit être impeccable. Et je crois que nous nous débrouillons assez bien.”
Quelles sont les responsabilités et les obligations d’un assistant parlementaire? La réponse de Daniela Penkova :
“Si un député européen est actif, il cherche à prendre plus de dossiers, à faire plus de propositions d’amendements, et ainsi de suite…Et pour mener à bien ses actions, il doit s’appuyer sur ses assistants. Car il lui est parfois impossible de prendre connaissance de toute cette pile de documents qui arrivent au Parlement pour avis ou pour être examinés par les différentes commissions. Tenez, par exemple, Nikolay Mladénov est membre de deux commissions – la Commission sur le marché intérieur et la protection du consommateur, et la Commission à la politique extérieure, notamment la sous-commission chargée des questions de la défense et de la sécurité. Il est également présent dans trois délégations assurant les contacts avec l’Afghanistan, Israël et l’Irak. Vous comprenez qu’il lui faille de l’aide. Chaque député a le droit d’engager des assistants dans le cadre du budget mensuel qui lui est dévolu. Dans notre bureau, nous sommes trois, dont deux l’assistent dans son travail spécifique au sein des deux commission, et moi-même, j’ai en charge l’ensemble de la coordination du travail, à tous les niveau, je gère son planning, ses rendez-vous, et bien entendu, je m’occupe aussi de son activité en Bulgarie. Car chaque député européen doit aussi travailler pour ceux qui l’ont élu dans son pays d’origine.”
Daniela nous a confié qu’en dépit de ses nombreux engagements, son travail lui fait vivre plein de moments agréables. Mais que les problèmes et les situations critiques ne manquent pas eux non plus. Et Daniela de nous raconter comment se passe sa journée de travail comme assistante parlementaire.
“ Le déroulement de ma journée est directement calquée sur celle de Nikolay Mladénov. Nous arrivons le matin autour de 8H30 – 9H00. Si Nikolay Mladénov a des réunions de ses commissions plus tôt, nous aussi, nous sommes là dès 7H30. Il y a toujours des documents à lire, des textes à préparer, répondre au courrier électronique, fixer les rendez-vous en fonction de l’agenda…Le courrier, par exemple, demande beaucoup de temps. Nous autres, assistants, nous avons le droit de prendre des cours de langue, organisés par le Parlement européen. La plupart d’entre eux se sont mis au français. Donc, il m’arrive souvent d’écourter mon déjeuner pour me consacrer pendant deux heures et demi à l’apprentissage du français. L’après-midi est réservé aux différents rendez-vous surtout quand Nikolay Mladénov à des réunions dans les deux commissions. Il doit rencontrer des représentants des parties intéressées. Le lobbying est fortement développé à Bruxelles où arrivent sans cesse des demandes de modifications dans la législation. A ce programme déjà chargé il faut ajouter les incontournables conversations téléphoniques. Et nous arrivons ainsi vers 17H00 - 18H00 après quoi chacun de nous se consacre à ses occupations préférées hors service. Moi personnellement, j’aime beaucoup me balader. Et contrairement à ce qu’on pense et dit, on se retrouve souvent entre bulgares. Une vraie grande famille...”
La pratique montre qu’un député européen peut engager comme assistant une personne qui, tout en restant dans l’Union européenne, n’est pas obligatoirement issue de son pays d’origine. Tel est le cas du député européen bulgare Christian Viguénine qui a choisi pour assistant le Français Etienne Cuche :
“Christian Viguénine et moi, nous sommes rencontrés en juin 2007, peu après les elections des députés bulgares au Parlement européen. Mon engagement avec lui est le résultat d'un intérêt mutuel à travailler ensemble. En ce qui me concerne, j'etais déjà présent au Parlement européen depuis un certain temps et je cherchais à offrir mes services à un député des nouveaux Etats membres, en provenance d'Europe centrale et orientale. Christian Viguénine, quant à lui, a vu un intérêt à embaucher un assistant venant d'un ancien Etat membre, avec une expérience du Parlement européen, qui puisse lui apporter la perspective, les connaissances et les contacts de l'"ancienne" Europe. Je pense que nous gagnons tous à mieux dialoguer entre Ouest et est, afin de créer une Europe unie. En outre, j'avais une maîtrise des dossiers sur lesquels il est spécialisé.”
En quoi consiste le travail concret de l’assistant ?
“Il est très varié et comporte une facette de conseil politique qui est très importante, ce qui le rend très intéressant. Mon travail consiste à aider et conseiller Christian Viguénine dans toutes ses activité de parlementaire européen. L'aspect le plus important est le conseil politique pour son travail de législateur (je le conseille et l'assiste dans ses choix, l'aide à être bien informé, lui propose des initiatives etc.) et plus généralement pour toutes ses activités politiques en tant que député européen. Un autre aspect important consiste à maintenir le lien avec les électeurs bulgares, puisque ce sont eux que M. Viguénine représente - même s'il travaille pour l'ensemble des Européens. A cet effet, je le soutien pour ses nombreuses initiatives visant à créer un contact intense avec la Bulgarie : invitation de groupes de visiteurs, promotion d'événements culturels bulgares à Bruxelles et Strasbourg, ouverture de centre d'informations du député dans différentes villes de Bulgarie, participation à des conférences en Bulgarie, etc.”
Avez-vous du plaisir à travailler comme assistant d’un euro-député ?
“Tout à fait puisque mon travail est passionant. Il est aussi très prenant , avec peu de temps libre ! Comme je l'ai déjá dit, la dimension politique de mon travail est importante, ce qui est intéressant. D'autre part, il faut savoir que l'équipe d'un député européen est petite, généralement deux ou trois collaborateurs, ce qui fait que chaque personne a des responsabilités importantes. Il y a une grande proximité avec le député - ce qui implique d'ailleurs une nécessaire forte relation de confiance. Il en résulte que je peux avoir une prise directe et une vraie influence sur nos activités, ce qui est fascinant.”
Et c’est la fin de ce programme diffusé par Radio Bulgarie Internationale, RFI-Roumanie et Yvelines Radio de France au titre du projet „Maintenant – agissons avec le Parlement européen”, réalisé par l’Institut européen avec le soutien financier de la Direction „Communication” du Parlement européen. Vos questions, réactions, suggestions, commentaires et propositions sont les bienvenus à notre adresse électronique info@europe.bg. Nous vous invitons encore à vous rendre sur le site http://parliament.europe.bg
Maya Pélovska, Iva Létnikova, Eléna Karkalanova, Blaga Guéorguiéva
Présenté par Sonia Vasséva et Ivan Avouski.