„A vous de choisir !”
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Entre le 4 et le 7 juin, nous autres citoyens de l’Europe nous sommes invités à élire les 736 membres du nouveau Parlement européen. A cette occasion et pour la première fois, le Parlement européen a lancé une campagne de communication commune à tous les pays membres pour inciter le maximum de citoyens issus des 27 pays de l’Union européenne à accomplir leur devoir électoral en allant voter. „A vous de décider !” – tel est le maître-mot de cette campagne, traduit dans toutes les langues de l’Union.
En cette veille des européennes, nous allons nous intéresser aux initiatives publiques et institutionnelles censées inciter les citoyens à participer aux élections européennes.
Le Parlement européen vous assure que votre voix est importante, que c’est vous qui décidez. Pensez-vous que cela est vrai ? Radio Bulgarie a effectué un micro-trottoir dans les rues de Sofia.
“Je ne vois pas d’intérêt – nous confie une Sofiote plutôt sceptique. – Comme toujours, les choix seront prédéterminés et je ne pense pas que nous puissions faire grand chose et que notre mot va peser ”.
“Non, ma voix ne changera rien – pense aussi une autre dame, loin d’être convaincue. – D’ailleurs aucune voix bulgare ne changera quoi que ce soit. Je pense même que la „vieille” Europe utilise les pays de l’Europe de l’Est et les traite comme des Etats coloniaux. ”
“Moi, je suis sûre qu’il faut aller voter et que ma voix compte, nous assure une jeune demoiselle – Je suis jeune, j’ai tout l’avenir devant moi, et c’est justement le moment de décider. Je ne vais pas attendre d’être vieille pour exprimer mon avis et mes choix et je pense qu’il existe beaucoup de moyens pour que les jeunes participent plus activement à la politique”.
“Oui, je pense qu’il faut voter. J’appartiens à la jeune génération et je pense que les choses peuvent changer, d’une manière ou d’une autre”, ajoute une autre jeune femme.
“Comme l’a dit mon amie, cela dépend de nous ”, ajoute son ami. “ Si on ne vote pas, on ne peut rien changer. ”
Violéta Siméonova-Stantchitch est la nouvelle chef du Bureau d’information du Parlement européen en Bulgarie. Après avoir été nommée au poste, auparavant détenu par Toon Strepel, elle a affirmé que dans l’immédiat, la promotion de la participation aux élections européennes constituait une priorité. Nous lui avons demandé d’expliquer pourquoi il est important que les gens votent aux européennes.
“Après ces élections, le Parlement européen deviendra une des institutions incontournables, un pilier de l’Union européenne, surtout après la ratification du Traité de Lisbonne qui, j’espère, ne va pas tarder. Les décisions qui sont prises au sein de l’Union européenne demandent en grande majorité l’aval du Parlement européen qui est l’institution qui donne le cap aux affaires européennes. Et malgré la dynamique idéologique et la présence de différentes familles politiques, on ne saurait parler au sein du Parlement européen d’un véritable duel entre majorité et opposition, comme c’est le cas des parlements nationaux. Les députés qui se retrouvent au Parlement européen travaillent dans la plupart du temps dans un esprit d’équipe et une atmosphère cordiale, ils cherchent la négociation, le dialogue, plutôt que d’essayer de se „tordre le bras” ou de chercher la bagarre politique. En ce sens, leur élection donne un surcroît de légitimité démocratique aux affaires européennes. Et une fois à Bruxelles, il dépendra de leur intelligence, bon sens, persuasion et de leur énergie pour que les lois votées rendent meilleure la vie de tous les Européens. Ainsi la force portée par une simple voix se joindra-t-elle à toutes les autres et il en résultera au final une véritable puissance, le pouvoir inattaquable des 375 millions d’électeurs européens ”.
Comment, malgré tout, essayer de convaincre un Européen moyen que l’avenir de l’Europe unie dépend de sa voix ?
“Disons que de nombreuses questions pragmatiques se posent, liées à notre vie de tous les jours, à savoir les nouveaux droits des clients des SNCF, notamment les indemnités à toucher en cas de retard des trains… Nous savons aussi que dans quelques années seulement, tous les permis de conduire seront uniformisés et ressembleront à une carte bancaire à puce, reconnue de tous. Il faut dire aussi que les études des médecins et des infirmières sont homologués et reconnus dans toute l’Union, ce qui fait que les intéressés pourront travailler dans n’importe quel pays membre. Une à une les barrières tombent et je pourrais citer là des centaines d’autres exemples concrets qui valorisent les décisions du Parlement européen, des décisions qui font que notre vie de tous les jours change véritablement…”
Si l’on divise le montant total du budget de la campagne électorale européenne (18 millions d’euros) par le nombre des électeurs potentiels, on obtient environ 5 centimes d’euro par électeur. Une fois les élections passées, selon quels critères évaluera-t-on si cet argent a été dépensé de manière efficace ? Quel taux de participation signifierait le succès ou l’échec de la campagne d’information ?
“Aucun chiffre n’est indiqué. Personne ne nous a dit : si vous atteignez 30%, c’est bien, si c’est plus – encore mieux, si c’est moins de 30%, c’est l’échec ! Il n’y a pas de chiffrage possible…L’important, c’est que cette campagne marche, qu’elle arrive aux citoyens et les interpelle. Nous n’avons pas mis beaucoup d’argent, nous avons essayé d’obtenir un effet maximal moyennant les quelques affiches parlantes, spots publicitaires, installations en 3D, messages choice-box. Quant à savoir si elle a porté, le taux de participation des Bulgares aux européennes sera révélateur de notre succès ou insuccès. L’heure de vérité est fixée au 7 juin”.
En tant qu’eurodéputé et vice-président de la Commission des affaires constitutionnelles au Parlement européen, la juge bulgare Douchana Zdravkova a initié une campagne de grande envergure afin de pousser les étudiants à voter. Les jeunes électeurs seront-ils, selon elle, plus actifs ou plus désintéressés, ce qui est caractéristique de leur âge ?
“J’ose espérer que les jeunes bulgares seront plus actifs aux européennes et c’est d’ailleurs sur eux que nous avons focalisé notre campagne. Je dis nous, car c’est une initiative européenne que nous avons menée ensemble avec l’Association des étudiants européens. Une campagne dont le slogan est „les Jeunes votent ” et qui a démarré dès le mois de septembre dernier au cœur de l’Europe, à l’Université de Vienne précisément. Plus de 20 pays d’Europe y ont adhéré. Mais pour revenir à la Bulgarie, j’estime que la campagne a été bien présentée dans toutes les universités. Elle a fait le tour des grandes villes universitaires bulgares avant sa clôture à Sofia, au Centre d’information du Parlement européen où nous avons organisé une grande conférence avec l’adoption d’un mémorandum des jeunes. La clôture officielle de la campagne officielle a été fin mai à Edinbourg.”
D’après vous, laquelle des deux campagnes, celle du Parlement européen ou la vôtre, pourrait inciter davantage les gens à aller voter ?
“Quelle que soit la forme de la campagne, elle compte. Car il s’agit en fait de différents moyens de sensibiliser et de mobiliser les gens. Peu importe la grandeur et le nombre des affiches collées dans les rues ou les banderoles à l’entrée des institutions, ce n’est qu’une question de perception, d’engagement. Des appels qui vous font vibrer ou qui vous laissent indifférent. Moi personnellement, je suis adeptes des campagnes sur Internet, je privilégie les contacts en ligne des jeunes gens. J’ai moi-même organisé à plusieurs reprises des discussions en ligne, des chats, qui se sont avérés très utiles. De nos jours, on mise aussi beaucoup sur les discussions dans les blogs ou sur Facebook. C’est l’air du temps qui fait que certains modes de communications sont préférés à d’autres, plus conventionnels… Il y a aussi la communication directe, celle du face à face, où la personne rencontre des citoyens pour débattre de questions concrètes. Bref, quelle que soit la communication, elle est la bienvenue !”
Nous avons contacté au téléphone Dragan Stojanovski, président de l’AEGEE /European Students' Forum/, dont le siège est à Bruxelles et qui a lancé la campagne “Y Vote 2009”, le Y идва venant de l’anglais Youth qui signifie jeunesse. A votre avis, est-ce que les jeunes iront voter massivement aux européennes ?
“Malheureusement, la réponse est „non”, dit-il. “ Et cela ne concerne pas uniquement les étudiants, mais aussi les autres citoyens européens, qui ne s’intéressent pas beaucoup aux questions à l’ordre du jour au sein de l’UE. La raison en est le manque d’information. Les gens sont également convaincus que le vote ne changera pas grand-chose, puisque les décisions sont prises par les institutions à Bruxelles, et celles-ci ne prennent pas en compte l’opinion publique.”
A votre avis, quelle est la raison pour laquelle les jeunes doivent voter sans hésiter?
“La raison est toute simple. Il est indéniable que le Parlement européen obtient de plus en plus de prérogatives chaque année, il prend plus de décisions liées à notre vie. Plus le rôle du Parlement européen est important, plus l’UE devient forte. D’un autre côté, les gens s’intéressent de moins en moins à ces institutions, ce qui est inexplicable. Voilà pourquoi je pense que ce sont précisément les jeunes qui doivent changer cela et expliquer aux gens que ce sont précisément ces institutions européennes qui prennent des décisions directement liées à leur vie quotidienne, et que si l’on ne participe pas à ce processus, on laisse les autres déterminer notre style de vie.”
Quelles sont les attentes des jeunes qui éliront les futurs députés européens ?
“Je pense que les jeunes sont les plus grands bénéficiaires des projets de l’UE. C’est le cas pour l’éducation en particulier, avec le programme Erasmus, et la libre circulation à l’intérieur de l’Union. En ce qui concerne leurs attentes à court terme, les jeunes s’intéressent avant tout aux problèmes globaux, comme la protection de l’environnement, le changement climatique, les conséquences de la crise financière. Ils se rendent bien compte que les solutions à ces problèmes peuvent être apportées par un effort international coordonné. Il y a en outre beaucoup de jeunes au chômage, ils deviennent de plus en plus nombreux de jour en jour. C’est donc dans ce contexte de crise économique qu’ils s’attendent à ce que l’UE leur fournisse plus de possibilités d’emploi, surtout pour ceux qui n’ont pas encore d’expérience professionnelle.”
Fernando Navarro est le rédacteur en chef du Département „Economie et Politique” du site européen Cafebabel.com, responsable aussi du portail www.eudebate2009.eu , mis en ligne dans le contexte des européennes. Nous vous proposons ses réflexions sur lez vote européen:
„Si les jeunes sont concernés par des questions comme l’emploi, si les jeunes sont concernés par des questions comme la liberté sur l’Internet, s’ils sont concernés par des questions sur l’immigration, ou des questions encore plus urgentes comme tout ce qui a à voir avec la crise économique, ils devraient avoir une opinion politique sur ce que l’Europe doit faire dans l’avenir. Et puisque le Parlement Européen est la seule institution démocratique européenne, élue au suffrage universel et qu’en plus en quelque mois elle va tripler le nombre de compétences, sur lesquelles elle va décider avec le Conseil Européen, c’est le moment de voter aux élections européennes, c.a.d. si jamais avant on n’avait pas eu envie de voter aux élections européennes, maintenant c’est le moment ! La, c’est probablement la première élection européenne, qui peut vraiment changer le cours en peu de la tendance politique en Europe. Sur notre site www.eudebate2009.eu les jeunes qui s’expriment demandent surtout une clarification de la politique européenne, c.a.d. voir quelles sont les différentes options politiques existantes au niveau européen. Le problème de L’UE jusqu’à présent c’est qu’elle a abuse du consensus et de la culture du consensus. Si les jeunes se retrouvent avec une seule option politique ou avec des options politiques qui se mettent toujours d’accord à la fin pour avoir toujours les mêmes positions, les jeunes n’ont pas d’intérêt à participer aux élections européennes.”
C’était tout pour aujourd’hui, chers auditeurs. Dans la prochaine émission, nous parlerons de la participation ainsi que des résultats des élections européennes. Nous souhaitons bonne chance à tous les participants dans la course électorale.
Et c’est la fin de cette émission qui vous a été proposée par Radio Bulgarie Internationale, en collaboration avec l’Institut européen et avec le soutien financier de la Direction générale „Communication” du Parlement européen. Vos questions, vos suggestions et vos commentaires sont les bienvenus sur le site de notre service, ainsi qu’à l’adresse info@europe.bg. Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site web http://parliament.europe.bg
I. Raychéva, V. Nikolova
Présenté par Sonia Vasséva et Damian Vodénicharov